La neige est fraîchement tombée le jour où Françoise Sullivan s’assoit pour parler de la rétrospective de son oeuvre au musée McMichael.
Une grande fenêtre dans le salon des fondateurs laisse voir le paysage féerique autour du musée, situé dans un boisé de Kleinburg, au nord-ouest de Toronto.
Danse dans la neige
La peinture, dit Sullivan, a toujours été sa forme préférée et «c’était avec des pensées de la peinture que j’ai fait la Danse dans la neige».
Assise sur un canapé en face de moi, Sullivan s’incline et pose deux doigts sur le bord de la table. Avec sa main, elle fait semblant de se précipiter dans le vide, comme si elle mime en miniature cette danse qui demeure un point charnière pour la danse moderne.
En février 1948, la performance de Danse dans la neige a lieu à Otterburn Park, chez Jean Paul et Françoise Riopelle. Travaillée par le dégel et regel, la neige cache de grandes piques de glace sous sa surface. Pour Sullivan, chaque pas de la danse est un saut vers l’inconnu, vers le danger.