Des Rita Letendre moins connus qui valent le détour à McMichael

Une des pionnières de l'art abstrait canadien

Rita Letendre est exposée pour la première fois au Musée McMichael jusqu’au 5 mai. Une visite guidée en français est prévue le 4 mai, afin d’explorer 12 tableaux peints à une époque charnière de sa carrière, au début des années 1960.
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Dernière mise à jour 01/04/2019 à 22h10 par Alicia Blancher

Inutile de présenter Rita Letendre aux amateurs d’art abstrait. D’origine québécoise, cette artiste peintre a exposé dans le monde entier et remporté plusieurs prix pour son œuvre, tels que le Prix du Gouverneur général du Canada en 2010.

Elle s’est notamment rendue célèbre pour ses tableaux liés à l’abstraction géométrique, dans les années 1970, ainsi que ses fresques murales réalisées pour des villes du Canada et des États-Unis.

C’est toutefois la première fois que le musée McMichael d’art canadien lui rend hommage, en exposant ses peintures à l’huile moins illustres, conçues au tout début de sa carrière.

McMichael
Rita Letendre (née en 1928), Angoisse II, huile sur canvas, 91.4 × 106.7 cm. Gallery Gevik, Toronto.

Quand Rita Letendre s’affranchit des Automatistes

Après ses études à l’École des Beaux Arts de Montréal (de 1948 à 1950), Rita Letendre découvre le mouvement des Automatistes, fondé par Paul-Émile Borduas.

Si l’artiste née à Drummondville – torontoise depuis 1970 – ne fait pas partie de ce groupe inspiré par les surréalistes en France, ses tableaux s’imprègnent très vite de leur liberté de pinceau.

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Sarah Milroy, conservatrice en chef du musée McMichael.

«Rita Letendre se situait à la périphérie de ce cercle artistique. Elle connaissait Paul-Émile Borduas, et il la connaissait», explique à L’Express, Sarah Milroy, conservatrice en chef du musée McMichael.

Mais peu à peu, elle s’émancipe du courant automatiste pour développer un style qui lui est propre.

«C’est une époque charnière dans sa carrière. On retrouve dans ses tableaux peints entre 1958 et 1963 davantage de mouvement et de charge émotionnelle.»

Son inspiration indigène

Orange, noir, vert… Ces couleurs, qui foisonnent dans ces peintures, nous transmettent ainsi «une énergie volcanique». D’où le nom de l’exposition: Terre, Vent, Feu.

Son goût pour la nature lui vient de sa grand-mère, avec qui elle entretenait un lien très particulier. Appartenant au peuple Abénaqui, son aïeule lui a appris à appréhender ce qui l’entourait, et non s’effrayer des événements climatiques.

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«Elle lui a montré en quoi ces manifestations de la nature faisaient partie de la beauté de la vie», nous raconte Sarah Milroy.

«Une femme sans peur» 

 

Si l’ombre et le tumulte sont représentatifs des forces de la nature, ils expriment également, selon la conservatrice en chef, les sentiments de l’artiste, notamment sa «rage».

McMichael
L’artiste torontoise est décorée du prix Paul-Émile Borduas en 2016.

«Les femmes à l’époque étaient dissuadées de s’épancher publiquement. Mais Rita Letendre a eu le courage de peindre ce qu’elle ressentait», affirme avec admiration Sarah Milroy.

Ceci explique en partie la volonté du musée McMichael d’exposer les œuvres de Rita Letendre, qui mériterait d’être davantage connue.

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«Nous voulions rendre hommage à cette grande artiste canadienne de son vivant».

Vous pouvez apprécier les tableaux de Rita Letendre jusqu’au 5 mai au musée McMichael à Kleinburg, au nord-ouest de Toronto, ainsi que participer à une visite en français l’avant-dernier jour, le 4 mai, pour avoir davantage d’explications sur son œuvre.

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