Les propos de Denise Bombardier et les frappes de Doug Ford contre l’Ontario français ont généré en 2018 un élan de solidarité pancanadienne. Depuis, de nombreux acteurs de la francophonie ont soulevé la possibilité d’un retour du projet d’un Canada français dans lequel s’investiraient autant les Québécois que les «francophones hors Québec».
Le 31 janvier, Srilata Ravi participait à l’Université d’Ottawa à un panel d’experts réunis lors d’une journée de réflexion sur l’avant et l’après-Ford intitulée Vent de renouveau sur la francophonie canadienne, organisée par la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques. Originaire de Kolkata (Inde), la professeure de littérature française versée en matière de colonialisme a enseigné à Singapour et en Australie.
Culture politique hégémonique
La littérature récente, a-t-elle déclaré, «nous a révélé que les traces de la période coloniale britannique et de ses effets négatifs, notamment vis-à-vis des francophones, étaient toujours présentes dans la culture politique hégémonique au Canada».
À son poste à Edmonton, Claude Couture, professeur en sciences sociales d’origine québécoise et féru des questions postcoloniales a édité pendant dix ans la Revue internationale d’études canadiennes.
Il précise: «Je ne suis pas surpris par les mesures de Ford en Ontario ou par ce qui se passe au Nouveau-Brunswick [la marginalisation des Acadiens] et qui va sûrement se produire bientôt en Alberta [avec le retour de la droite au pouvoir]. On n’est pas dans une lune de miel au Canada sur le plan linguistique. Ford n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe.»