La CAQ: un nouvel élan pour la francophonie canadienne

Beaucoup reste à faire afin d’assurer la pérennité du français

Université d'Ottawa
Le recteur de l'Université d'Ottawa, Jacques Frémont, la professeure Linda Cardinal, la ministre québécoise de la Justice et de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel, et le président de l'Assemblée de la Francophonie de l'Ontario, Carol Jolin.
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Publié 05/02/2019 par Gérard Lévesque

«L’élection de la Coalition Avenir Québec (CAQ) signifie un nouvel élan pour la francophonie canadienne. Nous avons en effet l’ambition de dépasser les oppositions qui ont marqué les 50 dernières années. Nous croyons qu’il est temps pour notre gouvernement d’examiner notre rôle dans la francophonie canadienne.»

C’est ce qu’a déclaré Sonia LeBel, ministre de la Justice du Québec et ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, en marge du colloque Le Québec et la francophonie canadienne: un avant et un après Doug Ford, tenu le 31 janvier dernier, à l’Université d’Ottawa.

50 ans après

Cette réflexion que le nouveau gouvernement du Québec souhaite faire est d’autant pertinente que son entrée en fonction coïncide avec le cinquantième anniversaire de deux évènements qui ont laissé une empreinte majeure dans l’histoire de la francophonie canadienne: l’adoption de la première Loi sur les langues officielles et la fin des États généraux du Canada français.

L’année 2019 marque aussi le cinquantième anniversaire de la signature des deux premiers accords de coopération en francophonie conclus entre le gouvernement du Québec, d’une part, et les gouvernements de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, d’autre part.

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La professeure Linda Cardinal à la tribune de la Journée d’étude sur le thème de «La francophonie canadienne et le Québec: un avant et un après Doug Ford?»

Au fil des ans, ces accords de coopération ont permis de financer, la plupart du temps à parité avec le ou les gouvernements partenaires, de nombreux projets se rapportant à de multiples secteurs, allant de l’éducation à la culture, en passant par le tourisme et le développement économique.

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Coordonnée par Linda Cardinal, professeure titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques, et Martin Meunier, professeur titulaire de la Chaire de recherche Québec, francophonie canadienne et mutations culturelles, la rencontre avait comme partenaires le Collège des Chaires de la francophonie canadienne, le Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités, le Centre de recherche en civilisation canadienne-française, le Forum Alex Trebek pour le dialogue et l’émission #ONfr de TFO.

Formation professionnelle continue

Mme LeBel s’est dite particulièrement intéressée d’apprendre l’existence d’une collaboration toute récente entre l’Université de Montréal et l’Université d’Ottawa, dans le cadre du projet pratiquO, dont l’objectif premier est d’assurer une offre adéquate de formation professionnelle continue aux juristes d’expression française.

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La députée provinciale Marie-France Lalonde, la ministre fédérale Mélanie Joly, et la professeure Linda Cardinal.

Outre les projets financés conjointement avec d’autres gouvernements dans le cadre du Programme de coopération intergouvernementale, le Québec administre, de façon indépendante, son propre Programme d’appui à la francophonie canadienne.

Ces deux programmes visent un objectif commun: la création de partenariats et la mise sur pied de réseaux entre les francophones du Québec et ceux des autres provinces et territoires.

Appui à la recherche

Par ailleurs, dans le but d’accorder une visibilité accrue à la recherche en francophonie, qui était déjà soutenue par le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, un volet spécial a été intégré en avril 2018 au Programme d’appui à la recherche.

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Ce volet appuie prioritairement le développement et la diffusion de connaissances qui contribuent à la compréhension de la francophonie canadienne, notamment des communautés francophones et acadiennes en tant que milieux d’expression française au Canada.

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L’ex-ministre québécois Benoit Pelletier, professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

Réalité méconnue des Québécois

La ministre LeBel indique être heureuse de constater que les actions du gouvernement du Québec pouvaient contribuer au renforcement des liens entre les Québécois et les membres des communautés francophones et acadiennes, tout en participant à la promotion et à l’affirmation du fait français au Canada.

«Toutefois, je constate que du chemin reste à parcourir afin d’assurer la réelle pérennité du français au Canada et d’apporter un soutien aux communautés francophones en milieu minoritaire.» Elle note à regret que la réalité des francophones vivant en situation minoritaire reste assez méconnue des Québécois – et des autres Canadiens.

De plus, l’histoire du développement de nos communautés reste trop souvent ignorée. Selon elle, les évènements des derniers mois ont renouvelé l’attention portée à la francophonie canadienne, un intérêt qui s’est accompagné d’une solidarité à travers tout le pays.

Solidarité et admiration

La ministre affirme qu’au Québec, ce sentiment de solidarité est associé à une admiration certaine pour la résilience, la combativité et la fierté des francophones vivant en situation minoritaire. Le dynamisme et l’engagement de la société civile, en particulier, forcent le respect.

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« À titre de ministre responsable de la Francophonie canadienne, je souhaite que cet élan de solidarité se poursuive et qu’il s’incarne dans des actions concrètes. Ensemble, nous devons renouveler nos efforts pour faire la promotion du français et pour accroitre l’espace francophone canadien. »

Une ministre qui connaît nos communautés

Comme c’est le cas pour beaucoup de Québécois, les racines de la ministre LeBel s’étendent au-delà des limites du territoire du Québec. Par sa mère, elle est attachée à l’Acadie où réside une partie de sa famille. Et, par son père, ses liens familiaux s’étendent à de nombreuses communautés francophones à travers le Canada où ses oncles et tantes se sont installés pour mener leur carrière.

Sonia LeBel est députée de la circonscription de Champlain depuis les élections générales du 1ᵉʳ octobre 2018, au Québec. Depuis le 18 octobre dernier, elle est ministre de la Justice, ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne et ministre responsable de la Condition féminine.

Sonia LeBel
Sonia LeBel

Remarquée à la Commission Charbonneau

Avocate de profession, Sonia LeBel a fait un passage remarqué comme procureure en chef à la Commission sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction («la Commission Charbonneau»), où elle s’est fait connaître du grand public pour sa rigueur et sa combativité, mais aussi pour son sens de l’humour. La lutte contre la collusion et la corruption est une cause importante pour elle.

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Bachelière en droit de l’Université de Montréal, elle a travaillé pendant plus d’une vingtaine d’années à la Direction des poursuites criminelles et pénales où elle s’est spécialisée en droit criminel et en infractions reliées aux stupéfiants et au crime organisé. Elle a été aussi membre du Comité des infractions du Barreau de Montréal pendant une quinzaine d’années.

Elle s’est jointe à la Coalition Avenir Québec (CAQ) en 2017 à titre de directrice adjointe du cabinet du chef François Legault, aujourd’hui premier ministre.

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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