Les humains adaptés d’hier et de demain

Il y a moins de deux décennies, on aurait dit de l’évolution qu’elle était un processus trop lent pour être observable chez les humains. La génétique est venue démontrer le contraire en 2018.
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Publié 08/01/2019 par Agence Science-Presse

Il y a moins de deux décennies, on aurait dit de l’évolution qu’elle était un processus trop lent pour être observable chez les humains. La génétique est venue démontrer le contraire en 2018.

La capacité à digérer le lait à l’âge adulte en est l’exemple le plus connu.

Passage prolongé sous l’eau

Mais des chercheurs ont identifié chez un peuple de marins de l’Asie du Sud-Est, les Bajau, une adaptation biologique: leur rate peut être jusqu’à 50% plus grosse, ce qui permet une meilleure répartition du sang et de l’oxygène lors d’un passage prolongé sous l’eau.

Ce qui est idéal, si on fait partie d’un peuple qui vit non seulement des ressources sous-marines, mais de surcroît, vit comme un «nomade de la mer»: les Bajau vivent en effet essentiellement sur leurs bateaux et se déplacent d’île en île depuis au moins 1000 ans.

C’est la première fois qu’on découvre une telle adaptation génétique à l’environnement océanique.

vallée de l'Anouï
La vallée de l’Anouï, où se trouve le site des fouilles Denisova. (Photo: Institut Max Planck)

Vie en haute altitude

À quelques milliers de kilomètres de là, c’est quelque chose de similaire qu’on avait découvert en 2010 chez les Tibétains: des «gènes de superathlètes» qui les rendent plus aptes que le commun des mortels à la vie en haute altitude, où le taux d’oxygène est moins élevé.

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Plus intrigants encore, ces gènes pourraient être un héritage du Dénisovien, un cousin de l’Homo sapiens arrivé en Asie avant lui. Or, en 2018, on a identifié au Tibet des outils de pierre vieux de 30 à 40 000 ans, soit l’époque où le Dénisovien marchait peut-être dans ces montagnes.

ADN.

Modifications génétiques sur des bébés

Impossible de ne pas penser au fait qu’à présent, c’est nous qui avons la capacité de jouer avec l’évolution.

L’annonce en novembre des soeurs jumelles «génétiquement modifiées» pour être immunisées au VIH est peut-être un canular. À tout le moins, elle a été dénoncée par à peu près tout le monde, des milieux politiques aux milieux scientifiques.

Mais la science et la technologie approchent tout de même du point où on serait effectivement capable de faire des modifications génétiques sur des bébés, qui seraient possiblement transmissibles plus tard à leurs propres enfants, et à toute leur descendance.

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