Dans une entrevue avec Hélène Buzetti, correspondante parlementaire à Ottawa pour le quotidien Le Devoir, le député Romeo Saganash, représentant à la Chambre des communes de la circonscription québécoise Abitibi – Baie-James - Nunavik - Eeyou, a expliqué son opposition au projet de loi C-203 présenté par son collègue François Choquette.
Le 25 octobre dernier, ce projet de Loi modifiant la Loi sur la Cour suprême (visant à y inscrire l’exigence pour les juges nommés au plus haut tribunal du pays de comprendre les deux langues officielles) a été défait en deuxième lecture à la Chambre des communes par un vote de 224 députés contre 65.
Le député Saganash affirme être contre l’initiative de son collègue néo-démocrate parce que le projet de loi ignore les langues autochtones et que toutes les langues autochtones encore parlées devraient être déclarées officielles.
Tout ou rien
En d’autres mots, le droit des juristes et justiciables québécois, francophones des communautés minoritaires et membres francophones des communautés métisses d’être compris en français devant le plus haut tribunal du pays ne devrait pas être reconnu avant que toutes les langues autochtones encore parlées ne soient déclarées officielles.
Selon ce raisonnement, on peut présumer que le député Saganash est contre le paragraphe 16 (1) de la Charte canadienne des droits et libertés lequel proclame que «le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada; ils ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions du Parlement et du gouvernement du Canada».