«Notre gouvernement promulguera une Loi sur les langues autochtones, conçue de façon conjointe avec les peuples autochtones, dans le but de préserver, de protéger et de revitaliser les langues des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans ce pays.»
C’est ce que le premier ministre Justin Trudeau a annoncé, le 6 décembre 2016, lors d’une allocution devant les chefs de l’Assemblée des Premières Nations.
À titre personnel, quatre juristes experts en matière de langues et de droits autochtones font maintenant état de leurs réflexions sur la forme que doit prendre l’éventuelle loi fédérale sur les langues autochtones: Lorena Fontaine, professeure au Département des études autochtones de l’Université de Winnipeg, David Leitch, constitutionnaliste, Andrea Bear Nicholas, professeure émérite de l’université St Thomas, et Fernand de Varennes, rapporteur spécial de l’ONU sur les minorités.
Selon eux, le texte de la prochaine loi doit inclure des droits et obligations favorisant la mise en œuvre, notamment, de l’enseignement dans les langues autochtones et de la livraison de services publics dans les langues autochtones.
Avant les Européens
Les fondements constitutionnels de cette nouvelle loi seraient les articles 25 et 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Les juristes rappellent que, dans l’arrêt R. c. Van der Peet, (1996) 2 CSC 507, au paragraphe 44, la Cour suprême du Canada a adopté la définition suivante des peuples autochtones et inuit: «Les coutumes, pratiques et traditions fondamentales des sociétés autochtones qui existaient en Amérique du Nord avant le contact avec les Européens.»