16 jours contre la violence: ateliers et conférences d’Oasis pour «réfléchir, apprendre et agir»

violence, Oasis hommes alliés 6 décembre
Au micro: la DG d'Oasis Centre des femmes, Dada Gasirabo.
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Publié 28/11/2024 par l-express.ca

52 féminicides ont été enregistrés cette année en Ontario. Ces chiffres sont effrayants, mais il est encore possible de changer le cours des choses grâce à nos voix et nos actions contre la violence, affirme l’organisme torontois Oasis Centre des femmes.

Comme chaque année, Oasis invite la communauté à se joindre à une série d’événements et d’ateliers percutants pour réfléchir, apprendre et agir durant les 16 jours d’activisme (du 25 novembre au 10 décembre, incluant la commémoration du massacre d’étudiantes de l’École polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989).

Les 16 jours d’activisme est une campagne mondiale initiée en 1991 en vue de l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

L’édition 2024 «résonne plus fort que jamais avec un message d’urgence et d’espoir», selon Dada Gasirabo, la directrice générale d’Oasis. «Une femme tuée n’est pas qu’une statistique», dit-elle. «C’est une soeur, une fille, une amie.»

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Le code QR pour accéder au calendrier des activités d’Oasis Centre des femmes pendant les 16 jours d’activisme contre la violence.

Une série d’événements et d’ateliers «pour réfléchir, apprendre et agir» sont au calendrier:

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● 22 novembre: Foire sur la santé mentale des femmes, en partenariat avec des organismes locaux.

● 23 novembre: Projection-discussion autour du film Les Chatouilles, en partenariat avec l’Alliance française de Toronto et des experts et des acteurs de changement social.

● 27 novembre: Conférence sur la violence en milieu de travail en partenariat avec le CFGT.

● 6 décembre: Soirée de commémoration pour les victimes de la violence faite aux femmes par les Hommes alliés.

● 10 décembre: Atelier de formation sur la sécurité durant les fêtes.

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Altercation à Queen’s Park

Par ailleurs, deux élus à Queen’s Park, le progressiste-conservateur Paul Calandra et la néo-démocrate Jill Andrew, ont été expulsés lundi d’une session de l’Assemblée législative après une altercation autour d’une déclaration officielle à l’effet que la violence conjugale constituerait une «épidémie» en Ontario.

Le NPD estimait que le gouvernement prétextait attendre l’examen du dossier de la violence conjugale au Comité de la Justice avant de proclamer que le problème représente une «épidémie».

Selon la cheffe du NPD, Marit Stiles, déclarer que la violence conjugale est une «épidémie» permettrait de débloquer des ressources nécessaires «pour sauver des vies et faire face à cette crise de santé publique».

Le premier ministre Doug Ford, qui est père de quatre filles, dit souhaiter lui aussi qu’il n’y ait «aucune violence contre les femmes».

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Russie
L’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario à Toronto.

Écrire pour survivre

Dada Gasirabo a fait parvenir à l-express.ca un texte écrit par «N.T.», une survivant de violence conjugale et usagère des services d’Oasis:

J’écris pour laisser des traces,
Sur ce parchemin que le temps efface.
À 50 et plus, mes mains tremblent encore,
Mais mon âme s’élève, elle refuse la mort.
J’écris pour survivre jusqu’au matin,
Quand la nuit me noie dans son venin.
Chaque mot posé est une victoire,
Un cri de lumière contre le noir.
J’écris pour briser l’isolement,
Pour dire à celles qui souffrent en silence, lentement: «Vous n’êtes pas seules, le fardeau est lourd, mais vos voix sont des flèches, votre courage un atour.»

Oui j’écris
Tous les jours
Avec ou sans amour
J’écris pour les générations à venir,
Pour qu’elles sachent qu’il faut oser dire.
Ne pas se taire devant l’injustice,
Dénoncer la violence, braver l’artifice.
J’écris pour ne pas perdre mémoire,
Pour que mes plaies deviennent des histoires.
Elles soignent mon âme, elles pansent ma peau,
Elles portent l’espoir là où tout est chaos.

J’écris pour dénoncer ce système glacé,
Où la justice, souvent, reste voilée.
Les femmes brisées, leurs voix ignorées,
Face à des murs d’hommes bien ancrés.
J’écris pour éclairer ce rapport de force,
Entre l’ombre du pouvoir et l’amour qu’on endosse.
Les chaînes invisibles qui lient nos corps,
Les silences qu’on brise pour qu’ils se tordent.
J’écris pour donner de l’espoir, enfin,
Pour dire à toutes : « Vous n’écrivez pas en vain. »
Vos voix sont des flammes, vos mots des éclats,
Le feu renaît, même sous les pas.

Ainsi j’écris, et je continuerai,
Pour toi, pour elles, pour nos filles, pour nos garçons, pour demain, pour jamais.
J’écris pour vivre
J’écris pour rire
J’écris pour jouir
J’écris pour dénoncer
J’écris pour sensibiliser
J’écris pour honorer
J’écris pour espérer
J’écris pour ne plus craindre
J’écris pour vaincre

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J’écris pour survivre jusqu’à demain
Les mains tremblantes
Sans faire semblant
Un jour à la fois

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