«Les Défendeurs F. Paquette, S. Pooran, H. Beaulieu, S. Morin et P. Pelletier demandent que les procédures engagées contre eux soient rejetées en raison d’un comportement constituant une dérogation marquée et inacceptable aux normes raisonnables qu’on s’attend que la Couronne respecte.»
C’est ce qu’on peut lire dans l’avis de requête, déposé le 4 juin dernier, en vue d’une audience devant avoir lieu le 18 juin devant un juge bilingue de la Cour provinciale de l’Alberta, l’honorable G. S. Dunnigan, au Centre judiciaire de Calgary.
Phrase choquante pour la Couronne
L’affaire remonte à la dernière phrase de la décision de la juge Anne Brown dans le dossier R. c. Pooran, une décision rendue en mars 2011 en Cour provinciale de l’Alberta: «Les langues des tribunaux de l’Alberta sont l’anglais et le français, et les droits linguistiques énoncés à l’article 4 de la Loi linguistique ne sont en rien amoindris parce qu’on a omis d’adopter des dispositions réglementaires pour en favoriser la mise en œuvre.»
La Couronne ne porte pas en appel cette décision.
Les hauts fonctionnaires du ministère de la Justice s’intéressent plutôt à une possibilité d’un règlement qui, tout en ayant l’apparence de favoriser la mise en œuvre des droits linguistiques prévus par la loi (chacun peut employer le français ou l’anglais dans les communications verbales dans les procédures devant les tribunaux de l’Alberta), aurait comme effet de dissuader les justiciables de demander une audience en français, et, même, de demander une audience dans les deux langues.