La sortie du film Oppenheimer, en juillet dernier, a ravivé l’intérêt sur l’histoire de la fabrication de la première bombe atomique. Plusieurs scientifiques canadiens ont travaillé à ce qui avait été baptisé le «projet Manhattan», que ce soit directement dans le laboratoire de Los Alamos, au Nouveau-Mexique, ou ailleurs en Amérique du Nord. Mais un Canadien originaire du Nouveau-Brunswick a œuvré dans l’ombre: William Lusk Webster.
Ce récit est divisé en deux parties. En voici la première.
Silence
Né à Shédiac, près de Moncton, d’une famille aisée, William Lusk Webster n’a jamais – jusqu’à sa mort – voulu parler ouvertement de son rôle dans l’effort scientifique sans précédent qui a mené à l’arme nucléaire.
Peut-être était-il perturbé par l’aboutissement du projet Manhattan. Peut-être souhaitait-il que sa participation demeure la plus discrète possible, préférant une vie loin des projecteurs.
Ce que l’on sait de son histoire provient de nombreuses lettres, de comptes rendus dans quelques livres et documents sur l’aventure nucléaire et aussi d’«enquêtes» effectuées à son propos.