Vulves : la normalité n’existe pas

Des chercheuses ont examiné 650 femmes

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Publié 23/07/2018 par Isabelle Burgun

Organe génital féminin longtemps méconnu, le vagin fait de nouveau parler de lui. Loin d’être aussi spectaculaire que la pièce de théâtre Les monologues du vagin, une récente étude montre qu’en matière de vulve, la normalité n’existe pas.

De toutes les formes et tailles, les organes génitaux féminins présentent une grande diversité en termes d’apparences, ce qui pourrait rassurer de nombreuses femmes.

Pour mieux comprendre l’étendue de cette diversité, des chercheuses ont mesuré la taille des petites et grandes lèvres, la partie visible du clitoris, l’ouverture vaginale et le périnée chez 650 femmes caucasiennes, âgées de 15 à 84 ans, à l’Hôpital du canton de Lucerne, en Suisse.

Des clitoris de 1 à 22 mm

Elles ont découvert que la norme n’existe pas. Ainsi, si les petites lèvres mesurent en moyenne 43 mm, leur longueur est variable selon les femmes, entre 5 et 100 mm et celle du clitoris, entre 1 et 22 mm. La taille des organes génitaux féminins change également avec l’âge, le poids et l’histoire de maternité des femmes.

Le périnée et les petites lèvres tendent à être plus modestes chez les femmes âgées tandis que les grandes lèvres affichent plus de volume chez celles affichant un surpoids. Les femmes ayant enfanté par voie vaginale présentent de plus grandes ouvertures vaginales que celles qui ont subi une césarienne ou qui n’ont pas donné naissance.

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Bonne ressource pour les médecins

À travers les années, peu d’études se sont penchées sur l’anatomie des organes féminins. Les connaissances actuelles relèvent donc de petites ou d’anciennes études, telles que celle datant de 1924 qui tentait de faire des liens entre la taille de la vulve et la frigidité féminine.

Les illustrations médicales ne reflèteraient pas toujours non plus cette diversité féminine en offrant à voir un modèle de vulve petite et symétrique que l’on rencontrerait peu dans la vie réelle.

«Cette étude sera une bonne ressource pour les médecins souvent mal équipés pour juger la normalité de la chose», relève même la chercheuse Emma Barnard de l’Université de Melbourne, en Australie, à la revue New Scientist.

Image corporelle idéale

Au cours des dernières années, une hausse de chirurgies cosmétiques destinées à modifier les organes génitaux extérieurs féminins, tels que le rétrécissement des grandes lèvres, a pu être observée.

De même qu’une augmentation d’hyménoplastie — la reconstruction de l’hymen, la petite membrane qui ferme partiellement l’orifice du vagin. Selon la Société internationale des chirurgiens plastiques, ce «rajeunissement» vaginal aurait augmenté en 2016 de 11 %, pour un total de 55 606 chirurgies.

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Ce type d’interventions résulte partiellement de la pression d’une image corporelle idéale et d’une méconnaissance de la grande diversité des organes génitaux féminins, souligne Emma Barnard qui vient d’entamer une recherche sur la perception des jeunes femmes face à leurs parties génitales.

Une jeune fille sur quatre avouerait ne pas être sûre d’évaluer ce qui est «normal» en cette matière.

Une bibliothèque peu ordinaire

Pour mieux connaître la grande diversité naturelle des organes génitaux féminins, il est possible de consulter une bibliothèque peu ordinaire, mais très explicite, la Labia Library.

Auteur

  • Isabelle Burgun

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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