Victimes économiques: femmes, jeunes, personnes «racisées»

Le très sombre portrait économique du Canada dévoilé le 8 juillet par Bill Morneau, ministre des Finances, a révélé certaines profondes iniquités socio-économiques accentuées par la crise sanitaire 2020.

Les femmes

Nombre de femmes télétravailleuses – célibataires ou dont le conjoint travaille à l’extérieur – privées de services de garde en ces temps de pandémie, doivent s’occuper des enfants à la maison, encadrer leurs ados, sans répit depuis plus de quatre mois.

Une situation critique risquant de perdurer…  Un frein évident au parcours professionnel des femmes, dont l’apport économique au pays est pourtant indispensable.

Plusieurs femmes sont également proches aidantes auprès d’une personne vivant avec un handicap ou aînée.

Sans compter toutes celles en chômage forcé, ayant perdu leur maigre salaire essentiel à long terme, en raison de notre panne économique.

Les femmes à revenu unique vivant dans le Grand Toronto ne peuvent certainement pas faire long feu avec 2000 $ par mois (la PCU). Une crise sociale imminente!

Les jeunes

Les jeunes, tout particulièrement nos diplômés 2020, devront longtemps patienter avant de pouvoir prendre en mains leur propre vie et contribuer à notre essor économique. De nombreux talents et potentiels en perte de vitesse au détriment de notre développement durable…

Ajoutons les adolescents en quête d’eux-mêmes – croissance oblige – forcés de suivre les règles de distanciation physique… port du masque… Un groupe sensible exigeant un encadrement fait sur mesure. Sinon gare aux débordements possibles… Une autre type d’éclosion latente!

Les «racisés»

Le mot «racisé» lève le cœur (j’ai ce terme en horreur!), mais il confirme que nous vivons bel et bien au sein d’une société entérinant le «racisme systémique.»

Qui sont les personnes «racisées» au Canada?

– Les gens qu’on désigne (à tort) comme «gens de couleurs» et «minorités visibles».

– Celles et ceux issus d’unions mixtes (interculturelles).

– Les nouveaux immigrants, demandeurs d’asile, réfugiés.

Alors que nous sommes une société multiculturelle déclarée par la loi depuis plus de 30 ans…

Des milliers de Canadiens et résidents permanents «racisés» peinent à s’installer en terre canadienne, à trouver un emploi, à contribuer à notre économie (encore plus en temps de pandémie).

Sans parler de l’amendement essentiel de nos corps policiers dont les interventions démontrent une attitude raciste évidente à l’égard des «minorités visibles».

Gouvernance à l’aveuglette

Nos politiciens ont fait et font ce qu’ils estiment être le mieux pour aider la population. On comprend, personne au fond ne connaît la recette magique en ces temps sans précédent. Essai, erreur, essai…

Mais «dans la tempête en mer, c’est le bois du bateau qui détermine sa survie», selon un ami d’origine africaine.

La crise a cerné trois grands groupes vulnérables parmi notre population active. Chers politiciens, passons à l’étape suivante SVP: mettre en œuvre un plan provisoire de sauvegarde économique pour les femmes, les jeunes, les nouveaux immigrants.

Une question d’équité et de rentabilité durable!