Vers une économie ontarienne sobre en CO2?

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Publié 09/06/2016 par l-express.ca

Les Ontariens disposeront des outils et des incitatifs pour «accélérer le recours à l’écotechnologie» qui favoriserait «la croissance d’une économie sobre en carbone (sic)», selon le Plan d’action contre le changement climatique dévoilé ce mercredi 8 juin par le gouvernement libéral.

La province veut réduire la «pollution (sic) par les gaz à effet de serre afin de lutter contre le changement climatique», souscrivant à la théorie suivant laquelle les émissions industrielles de CO2 surpassent désormais les émissions naturelles et exacerbent un réchauffement aux conséquences négatives.

Le gouvernement ontarien dit qu’il s’assurera que «les produits du programme de plafonnement et d’échange que la province vient de finaliser sont réinvestis d’une manière transparente et imputable dans des projets écologiques».

Ces projets serviraient autant à aider les ménages et les entreprises à réduire leurs émissions de GES qu’à réaliser des économies sur leurs coûts en énergie.

L’opposition progressiste-conservatrice à Queen’s Park y voit plutôt «une attaque contre les finances des familles et des entreprises».

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Selon le chef Patrick Brown, l’obligation pour toutes les nouvelles maisons d’afficher un bilan de zéro CO2 d’ici 2030 équivaut bel et bien à éliminer le gaz naturel comme source de chauffage – l’élément le plus controversé de l’ébauche de Plan qui avait été coulée au Globe and Mail le mois dernier.

«À moins d’habiter sous une éolienne, il est pratiquement impossible de chauffer au gaz naturel et de ne pas émettre de CO2», a-t-il lancé à la première ministre Kathleen Wynne à l’Assemblée législative. Celle-ci a répliqué que son gouvernement libéral «agit pour les générations futures, au lieu de continuer de discuter de la réalité du changement climatique».

L’opposition remarque par ailleurs que le Plan officiel coûtera 8.3 milliards $ au trésor ontarien au cours des cinq prochaines années, plutôt que les 7 milliards $ qu’on avait calculés à partir de l’ébauche.

Parmi les mesures clés, mentionnons:

• Établir une «banque verte» qui aiderait les propriétaires résidentiels et les entreprises à accéder aux technologies éconergétiques afin de réduire les émissions de GES produites par les immeubles.

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• Accroître la disponibilité des véhicules à émissions nulles (électriques) et rendre les transports en commun plus disponibles.

• Faciliter l’installation ou l’actualisation des systèmes éconergétiques, par exemple des capteurs solaires, des dispositifs de stockage dans des batteries, une isolation supérieure et des pompes thermiques.

• Soutenir un marché du carbone – le programme de plafonnement et d’échange avec le Québec et la Californie – pour inciter les entreprises et les industries à faire des investissements susceptibles de réduire les émissions de GES.

• L’État ontarien lui-même réduira ses émissions de GES dans l’ensemble de ses installations, de ses activités et de ses processus d’approvisionnement.

• On veillera à ce que les terres naturelles, agricoles et boisées servent à des fins efficientes et durables de façon à faciliter le retrait du CO2 contenu dans l’atmosphère de même que son emmagasinage, tout en travaillant avec le secteur ontarien de la gestion des déchets afin de faire appel aux diverses pratiques et technologies pour capter les GES.

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La stratégie ontarienne vise à réduire les GES de 15% d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990, de 37% d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050 – des cibles que plusieurs analystes jugent utopiques, à moins de sacrifier des pans entiers de notre économie. Le gouvernement fera rapport tous les ans de la mise en oeuvre du plan et il le renouvellera tous les cinq ans.

L’Ontario s’attend à tirer de 1,8 milliard à 1,9 milliard $ par année avec son programme de plafonnement et d’échange. Cet argent sera déposé dans le nouveau «Compte de réduction des gaz à effets de serre».

«Le Plan d’action contre le changement climatique de l’Ontario va créer de bons emplois, aider les personnes et les entreprises à réduire leur empreinte en carbone, économiser de l’argent et accélérer un transfert vers une société plus durable», assure le ministre Glen Murray.

Pour le chef conservateur Patrick Brown, «les tarifs de l’Hydro Ontario ne cessent d’augmenter, et la solution du gouvernement est d’augmenter encore plus les prix du gaz naturel».

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