Une soirée où l’imprévu est roi

Happening théâtral communautaire

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Publié 22/10/2013 par Alice Fabre

Samedi 19 octobre, la scène du gymnase du Collège français, rue  Carlton, a été réquisitionnée pour une soirée théâtrale un peu spéciale.

C’est Théâtre Action, organisme provincial oeuvrant pour la promotion du théâtre franco-ontarien, qui a organisé ce spectacle collectif, dans le cadre des trois jours de Happening théâtral communautaire (HTC), qui ont rassemblé onze troupes de théâtre franco-ontariennes, parfois venues de l’autre bout de la province.

Hasard

Si c’est le comédien franco-ontarien Pierre Simpson qui officiait en tant que maître de cérémonie, le véritable chef de la soirée était le hasard.

Huit troupes sur les onze présentes montaient sur scène à tour de rôle pour interpréter un extrait d’une de leur production de l’an passé. La scène ne devait pas durer plus de 20 minutes. Chacun avait pu plus ou moins répété, l’idée étant de laisser de la place pour l’imprévu.

Ce que personne ne savait prédire, c’était l’ordre dans lequel les comédiens allaient se succéder.

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C’est grâce aux visions de la cartomancienne Capucine Péchenart, agent de liaison à Théâtre Action dans la vraie vie, et, surtout, au public, que le sort a décidé de qui commencerait le spectacle et qui le terminerait.

«Ce happening permet à toutes les troupes qui ont participé à ces trois jours de rencontre de s›illustrer. Tout le monde se lance pour le plaisir du théâtre», affirme Pierre Simpson.

Trac

Dispersés dans le public, les comédiens étaient dans l’attente. Le trac pouvait se lire sur quelques visages, même si l’auditoire regroupait plus de collègues de théâtre que d’inconnus. La première troupe à se lancer, après qu’une personne du public a tiré les cartes de la voyante, a été le Théâtre Tremplin d’Ottawa, représenté par les comédiens Chantal Tokarsky et Marc-André Tessier. Ils ont présenté un extrait de Point de fuite, collage de 12 poèmes franco-ontariens.

Éclectisme

Les extraits présentés étaient très éclectiques, allant du théâtre classique avec un extrait farcesque des Fourberies de Molière ou le Molière imaginaire, une adaptation de Arianne M. Matte du célèbre dramaturge jouée par les ss= »new_window »href= »http://productionsnemesis.vautrec.net/index-f.php »>Productions Nemesis (Toronto, Sudbury et Ottawa) à un extrait de David et Edward, de Lionel Goldstein, interprété par Marcus Carbonneau et Alton Legault, du Théâtre du Village Orléans, texte beaucoup plus émouvant et introspectif.

À propos de sa performance en mari veuf venu se recueillir sur la tombe de sa femme, et croisant un ami à elle qu’il ne connaît pas, Marcel Carbonneau s’exclame «J’aime mieux diriger!».

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Il est principalement metteur en scène, mais ce soir, il a voulu lui aussi monter sur les planches. «C’est super ce concept, on peut se permettre des choses nouvelles, prendre des risques!». Blagueur, il ajoute «quand c’est gratuit, le public a moins l’occasion de se plaindre s’il n’aime pas.»

Le Happening théâtral communautaire s’est terminé dimanche 20 octobre. Pendant trois jours, les différents participants ont pu participer à des ateliers sur la création collective, la mise en lecture et la production, ainsi qu’une table ronde sur la gestion d’une troupe communautaire.

Comédie

«Ce spectacle collectif du HTC permet à chacun de s’illustrer, de montrer son travail de l’année passée. Nous sommes ici pour théâtre. C’est un vrai plaisir !», lance, ravi, Pierre Simpson.

La plupart des saynètes étaient tout de même basées sur le registre comique, tel cet extrait d’Homme au bord de la crise d’hormones de Carole Tremblay, interprété par le Cercle Gascon II de Hawkesbury, ou encore Matroni et moi, d’Alexis Martin, joué par Les Indisciplinés de Toronto, hôte de cette édition du HTC. Juste avant l’entracte, ce sont deux comédiens des Tréteaux de Kingston qui sont montés sur scène, avec un extrait de La ballade des planches de Jean-Paul Alègre. 

Le comédien Normand Dupont a transformé la salle en restaurant imaginaire, invitant les spectateurs à aller se désaltérer pendant l’entracte. Preuve que le hasard fait quand même bien les choses.

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