Une série et trois films à voir sur CBC, Tou.tv, Apple TV, YouTube

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La série policière Saint-Pierre, de CBC, met en scène l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, au large de Terre-Neuve.
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Publié 01/02/2025 par Festival Cinéfranco

Périodiquement dans l-express.ca, l’équipe de Cinéfranco, le festival torontois du film francophone, partage avec vous des suggestions de films ou de séries sur les plateformes Netflix, Apple TV, Disney, MUBI et plusieurs autres.

Voici une série et trois films disponibles ce mois-ci.

Saint-Pierre

Dans une course folle aux urgences, une femme vocifère en français contre un docteur, le menaçant de guillotine s’il ne sauve pas l’homme blessé en souffrance, qui ne comprend rien au français.

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Saint-Pierre : Série policière en 10 épisodes de 44 min. Jusqu’au 10 mars. Canada 2024/25. Réalisation: John Vatcher, Winnifred Jong, T.J.Scott, Vanessa Matsui. À CBC Gem.

Dès le premier épisode de la nouvelle série policière Saint-Pierre, de CBC, se dessinent les contours de la relation conflictuelle des personnages centraux, Geneviève «Arch» Archambault et Donny Fitz.

Elle est Parisienne, cheffe adjointe de la police de Saint-Pierre-et-Miquelon. Lui est l’inspecteur terre-neuvien anglophone exilé dans cet archipel. Ils mènent les enquêtes criminelles ensemble accentuant leur dualité franco/anglo.

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Les deux premiers épisodes se déroulent dans un décor très balisé par le drapeau français flottant, des cafés, des personnages qui s’expriment en français, un fond musical de chants français comme La Marseillaise.

Les stéréotypes ne manquent pas. Patty Montclair, la jeune policière recherchiste, trouve Fitz plutôt «chaud». Arch est la Française sûre d’elle, moqueuse d’un partenaire qui a le mal de mer dans une ı̂le (il va dégueuler). Fitz, somnambule, se cherche, se repliant sur des références «anglo» comme les Avengers pour contrecarrer Arch.

Le troisième épisode fait place à des dialogues majoritairement anglais avec des mots français par-ci par-là: «Your alibi was merdique». L’archipel balisé est moins présent, sauf que le meurtre, objet de l’enquête, a été commis avec la lame d’une guillotine, re-référence à la France.

L’investigation est bien menée, mais l’atmosphère se corse par la découverte choquante d’une trahison interne… ce qui donne envie de continuer à regarder les épisodes programmés chaque lundi.

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Jour de merde

Maude est seule à affronter un ex, pervers et narcissique, qui la harcèle et se sert de leur fils Raph, ado revêche, pour lui pourrir sa journée, une journée qui commence mal.

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Jour de merde : Comédie, film noir, thriller de 91 min. Canada (Québec) 2023. Réalisation: Kevin T. Landry. Sur Ici.tou.tv.

Sa patronne Hélène du Loto-Gold envoie Maude au fin fond du bois pour interviewer Gaétan Dubois, «l’heureux gagnant» du gros lot et le ramener à Montréal pour le récupérer. Elle doit traîner avec elle Raph, obsédé par le besoin d’être avec son père.

Quand rien ne va plus, le film, avec sa chanson entraînante Cerveau ramolli de Lise Leblanc, nous donne envie de danser. Chu rendue plate à mourir/J’feel mon cerveau ramollir… Quelle façon paradoxale de nous préparer à un drame lacéré de traits d’humour noir aux accents de film noir et même d’horreur!

Le réalisateur Kevin T. Landry, gagnant du Prix Gilles-Carle aux Rendez-Vous du cinéma québécois 2023, n’épargne rien au public. Gaétan (Réal Bossé) est imprévisible, menaçant et rassurant à la fois.

Il fait monter la tension avec sa hache. «Je les aime, les weirds (…). Et j’ai beaucoup de plaisir à jouer tout ce qui relève du trouble», a dit Réal Bossé.

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La neige, l’isolement de la cabane, le froid, la nuit étoffent le frisson qui traverse le film. La famille devient une arme destructrice. Les soeurs de Gaétan l’ont déraciné de Montréal. Maude (Ève Ringuette, meilleure actrice au Festival Fantasporto), innue, ne rêve que de retourner chez elle pour le bien de Raph.

Vous croyez vivre un jour de merde? Attendez de voir Jour de merde!

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau

Il est rare de se sentir déjà en terrain inconnu devant le défilé des noms de compagnies de production telles que Dream Well Studio (Lettonie), Sacrebleu Productions (France) et Take Five aux lettres A et V en pulsation (Belgique).

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Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau : Film d’animation de 85 min. Lettonie, France, Belgique 2024. Réalisation: Gints Zilbalodis. Sur Apple TV.

Le chat noir qui se miroite dans l’eau évoque un univers spirituel où cet élément joue un rôle majeur, source de vie et de menace de la planète Terre désertée de ses habitants.

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Dans sa solitude de félin fragile, mais résilient, Flow court pour fuir les animaux qui le poursuivent. Un troupeau de cervidés au galop annonce le début de l’eau qui monte dangereusement et noie des vestiges peut-être religieux.

Le vent et les flots amènent un bateau, sorte d’arche de Noé sans Noé, où se retrouvent un chien, un maki catta, un capybara, un oiseau serpentaire avec ce chat noir. De méfiants, les animaux vont commencer à se faire plus confiance.

Les aventures rocambolesques du petit chat tiennent en haleine, émeuvent et font réfléchir à cette métamorphose inquiétante de la terre noyée où surgissent brusquement des arbres géants.

Les miaulements très expressifs de Flow, les aboiements des chiens, le bruit des vagues menaçantes et la musique peuplent cette animation sans dialogue. «Cette scène, où le chat et l’oiseau montent sur une montagne pour échapper à la réalité, m’a été dictée par la musique», a dit le réalisateur Gints Zilbalodis.

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Gagnant du Golden Globe du meilleur film d’animation, nommé aux César et Oscar 2025, Flow, avec son chat noir au regard médusant, est un joyau audiovisuel déclencheur de pensées sur notre humanité.

L’univers poétique d’Andrée Christensen

Une femme à la chevelure blanche, vêtue de noir, nous mène d’un pas tranquille vers un espace verdoyant de nature… C’est à se demander si c’est une fée ou une sorcière, surtout quand la magie de sa voix résonne dans son identité de «jardinière d’espace, de mots, d’images et d’émotions».

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L’univers poétique d’Andrée Christensen : Court métrage de 5 min.29. Canada (Ontario) 2025. Réalisation: Izabel Barsive. Production: Éditions David. Sur YouTube.

La réalisatrice Izabel Barsive met en lumière la teneur des mots évocateurs de l’artiste Andrée Christensen, en trois temps: Racines de neige, Épines d’encre, Plonge Freya vole. Chacun de ses poèmes se distingue par un style d’imageries inspiratrices.

Épines d’encre s’illustre par des peintures de roses écarlates, bleues sur fond noir de douleur. «Archange errant, elle (la rose) frappe à la porte, pénétrante, sa beauté aiguë me déchire.»

La douce musique envoûtante de Benjamin Tissot, ainsi que la statue de l’homme pris dans ses pensées, à peine sortie du feuillage près d’un passage en bois aux accents rouges, ne masquent pas le paradoxe des pensées. «En vérité, pour devenir forêt, oubliez le fruit, la feuille, la branche et l’écorce.»

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Plonge Freya vole nous fait planer au rythme de tableaux mouvants à la fois doux, violents ou fantastiques piqués de mots fulgurants «qui battent des ailes furieusement. Des mots rouges et chauds, vivants», qui pavent le chemin de l’artiste vers la poésie.

Au sortir du film, on est galvanisé par la puissance évocatrice des mots et l’esthétique visuelle frappante et enchanteresse du film qui intensifie la portée de la poésie de l’artiste, dont l’art de cultiver son jardin fait écho à celui prôné par Voltaire.

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