Une novella sur un concentré de sujets sensibles

sujets sensibles, Jules Faulkner Leroux, La rue dévore
Jules Faulkner Leroux, La rue dévore, novella, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2025, 72 pages, 21,95 $.
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Publié 15/10/2025 par Paul-François Sylvestre

Dès la première page de La rue dévore, Jules Faulkner Leroux précise que des sujets sensibles seront abordés. Il sera question de dépendance, d’itinérance et de santé mentale.

L’auteur indique qu’une liste de ressources figure à la fin de son livre. «N’hésite pas à y recourir si tu en ressens le besoin pendant et/ou après ta lecture.»

Novella

La rue dévore est une novella, c’est-à-dire une œuvre de fiction qui se situe entre la nouvelle et le roman en termes de longueur et de complexité. Le mot novella vient de l’italien «novella», signifiant «nouvelle ou histoire courte».

Le narrateur est un homme qui se laisse aspirer par la rue. On ne sait pas si c’est lui ou si c’est la société qui est malade. Il avoue avoir eu son lot de petites contrariétés, de choses banales comme le divorce de ses parents, les déménagements à répétition, les changements d’écoles, l’alcoolisme de son père et les copains de sa mère.

Puis il ajoute: «Rien, en soi, de bien différent de vous ni de la plupart des ados.» Cela m’a fait froncer les sourcils. Je n’entre pas dans cette norme, je n’ai pas vécu ce genre d’adolescence.

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Vivre en marge

Le protagoniste abandonne sa femme et son travail dans un bureau d’avocats pour rejoindre les rangs des plus démunis. Il souligne comment «la carrière est une puissante échappatoire […], un outil par excellence pour échapper à propre vie».

En choisissant de vivre en marge, tout en demeurant visible, il découvre à quel point une ville énorme comme Montréal avalent toutes les ressources, disséminent les relations interpersonnelles, nous dénature, nous déshumanise.

«Ne sachant que faire de ces individus qui n’aspirent ni à acheter des choses pour se rendre heureux, ni à manger pour se rassasier, les gouvernements ont construit des cités dont les rues sont capables, ultimement, de les DÉVORER.»

Trop de mots anglais

L’utilisation de mots anglais est trop fréquente dans cette novella. En voici quelques exemples: mad vibes, crack house, passed out, turnée on, stiff, staff, shift. Cela m’a énervé au point de porter plus attention au contenant qu’au contenu.

On peut longuement épiloguer sur la dépendance, l’itinérance et la santé mentale. En adoptant la novella, Jules Faulkner Leroux a choisi une approche concentrée. Cela donne plus de vigueur à sa réflexion.

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L’organisme Grands Frères Grandes Sœurs joue un rôle discret dans cette courte histoire. Il figure en tête de liste des quelque vingt ressources proposées à la fin du livre. On fournit leur site Internet ou leur numéro de téléphone dans le cas de SOS Itinérance.

Facteur

Jules Faulkner Leroux a étudié le droit et le journalisme, mais n’exerce ni un ni l’autre. Aujourd’hui, il est facteur et écrivain. En 2024, il a fait paraître chez L’Interligne le recueil de nouvelles Qui suis-je où vais-je. La rue dévore est sa première novella.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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