Une nouvelle collection universitaire dédiée aux littératures francophones du Canada

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Essais, études littéraires et biographies d’auteurs des quatre coins du Canada seront à l'honneur. Photo: image en couverture du catalogue d'automne 2024 des Presses de l'Université d'Ottawa
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Publié 08/12/2024 par Camille Langlade

La nouvelle collection Littératures franco-canadiennes et québécoise, publiée par les Presses de l’Université d’Ottawa, mettra à l’honneur des essais, des études littéraires et des biographies d’auteurs des quatre coins du Canada. Son contenu s’adresse au monde universitaire, mais aussi au grand public.

La directrice de la collection, la professeure émérite au Département de français de l’Université d’Ottawa, Lucie Hotte, revient sur la portée universelle de cette initiative pancanadienne.

Prix de reconnaissance de l'AFO 2023
Lucie Hotte. Photo: Mélanie Provencher

En quoi consiste cette nouvelle collection et quels genres d’ouvrages regroupera-t-elle?

Lucie Hotte : C’est une collection qui va publier des études et des essais sur les littératures québécoises et celles produites en contexte minoritaire: la littérature acadienne, franco-ontarienne et franco-ouestienne.

On va publier aussi des biographies d’écrivains et d’écrivaines, de la correspondance, des livres qui sont plus grand public et d’autres plus théoriques pour les chercheurs et les étudiants en littérature. La collection permettra de comparer ces différents corpus.

Qu’est-ce que cette collection changera pour les universitaires, mais aussi pour les lecteurs et les lectrices?

Lucie Hotte : Les chercheurs vont avoir un nouveau lieu de diffusion pour leurs travaux. Quand on travaille sur des littératures minoritaires, il y a très peu de lieux où on peut publier. Il y a peu de revues qui sont consacrées exclusivement à ces littératures et donc une bonne partie de la recherche est publiée dans des ouvrages collectifs.

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Évidemment, ce ne sont pas des ouvrages qui rejoignent un public aussi large qu’un roman ou qu’une pièce de théâtre. C’est vraiment très spécialisé; c’est pour ça qu’il y a des presses universitaires dont c’est le mandat de publier des ouvrages savants.

Mais une telle collection peut aussi rejoindre un public plus large et l’encourager à aller lire la littérature franco-ontarienne ou acadienne. Si vous allez lire une biographie d’auteur, peut-être que vous allez vous dire : «Ah c’est intéressant!»

Si on publie un ouvrage qui porte sur l’écologie dans les littératures francophones et que vous vous intéressez à ce sujet, vous allez avoir une liste d’œuvres que vous pourrez lire.

Donc c’est aussi une façon de faire la promotion des corpus auprès des enseignants. Quand on enseigne au niveau secondaire, parfois on ne sait pas quel livre enseigner.

Ça peut rejoindre vraiment des gens qui ont des intérêts différents. C’est ça un de mes espoirs : qu’on arrive à rejoindre un public qui n’est pas juste un public de chercheurs.

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Une initiative pancanadienne

Le comité de rédaction qui travaillera avec la professeure Lucie Hotte est composé des membres suivants : Marie Carrière (Université de l’Alberta), Julien Desrochers (Université de Moncton), Robert Dion (UQAM), Catherine Khordoc (Université Carleton, à Ottawa) et Marie-Pier Luneau (Université de Sherbrooke).

Le comité de rédaction de la collection accueille des chercheurs issus de la francophonie pancanadienne. C’était important pour vous? Est-ce que cela témoigne aussi d’une volonté de rapprochement entre les communautés francophones?

Lucie Hotte : Tout à fait. Pour moi, c’est essentiel qu’il y ait des gens qui viennent de chacune des régions. Je tenais à avoir cette représentativité.

Mais au-delà de ça, on a des spécialistes de la littérature acadienne, franco-ontarienne, franco-ouestienne. On a une spécialiste de la littérature des Néo-Canadiens, des écrivains issus de l’immigration, un spécialiste de poésie, des spécialistes de roman. Puis on a des spécialistes en théorie littéraire.

Je voulais avoir ce comité extrêmement compétent dans les genres littéraires et les corpus littéraires franco-canadiens et représentatifs des régions.

Combien de publications prévoyez-vous?

Lucie Hotte : Les Presses de l’Université d’Ottawa nous réservent une ou deux places par année dans leur catalogue, donc on espère publier un à deux livres par an. Tout va dépendre des manuscrits qu’on reçoit. C’est quand même très lourd de publier un ouvrage savant.

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Un processus de publication exigeant

«Quand nous recevons un manuscrit, je le lis. Si je juge que c’est intéressant, je le soumets à deux membres du comité qui sont des spécialistes dans la région ou dans le domaine pour lire l’ouvrage», explique Lucie Hotte.

L’ouvrage est ensuite envoyé à deux lecteurs, qui l’évaluent et qui peuvent demander des révisions ou des modifications. «L’auteur, l’autrice de l’ouvrage doit s’attendre à devoir resoumettre son manuscrit», poursuit la professeure.

Une fois accepté pour publication, le texte est envoyé au programme d’aide à l’édition savante afin d’être évalué en vue d’obtenir un soutien financier. «Et ça revient à la maison ensuite pour faire la révision linguistique, la mise en page, l’impression», conclut la chercheuse.

En gros, «ça prend un bon six mois à préparer un livre».

Vous vous attendez à recevoir beaucoup de manuscrits?

Lucie Hotte : C’est très difficile à dire. Parce qu’il y a toujours des chercheurs, des collègues qui terminent des ouvrages, qui cherchent un endroit où publier. Il y a des étudiants qui viennent de terminer leur doctorat et qui veulent transformer leur thèse en livre.

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Donc il y a certainement des manuscrits qui vont arriver, mais combien, je ne sais pas. S’il y a une avalanche, je serai très surprise!

Mais on fait appel aux chercheurs pour qu’ils nous soumettent leur manuscrit et on commence à en recevoir, donc c’est une bonne chose.

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