Une femme de nouveau à l’honneur

femme, Mélanie Calvé, Éveline
Mélanie Calvé, Éveline, roman, Montréal, Éditions Fides, 2024, 236 pages 26,95 $.
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Publié 15/03/2025 par Paul-François Sylvestre

Montréal et Rimouski, 1923. Une femme et son enfant en fuite. Une famille qui ouvre ses bras. Voilà le matériau que Mélanie Calvé sculpte avec doigté dans Éveline, un roman sur le défi de rebâtir une vie.

«Je fais ce que je veux, quand je le veux, pis si je veux le battre jusqu’à ce que j’en fasse un homme, c’est pas toi qui vas m’en empêcher.» Ainsi s’exprime Albert lorsqu’il frappe son fils François, 3 ans, et saisit son épouse Éveline par le cou.

Cette dernière pose un geste irréparable et s’enfuit avec l’enfant.

Rimouski

La mère et le fiston prennent le train et débarquent à Rimouski, en territoire inconnu. Seule sur le quai, Éveline est accueillie par le chef de gare, qui devine à quel point la voyageuse est désemparée. M. Ouellet l’invite dans son hôtel face au fleuve.

Éveline et François sont accueillis à bras ouverts et traités comme les membres de la famille Ouellet. Éveline ne tarde pas à découvrir que «Rimouski rime avec paradis».

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Or, des mensonges poussent la protagoniste à cacher sa réelle identité pour protéger son fils.

Vengeance

Mais une ombre plane sur son bien-être, car Albert n’est pas le genre d’homme à se faire attaquer sans riposter. Il cherche à obtenir justice. Il publie des annonces où transpire la vengeance. L’étau se resserre et la romancière ne ménage pas les rebondissements pour nous tenir en haleine.

Comme on peut s’y attendre, un des fils de M. Ouellet est séduit par Éveline. Il l’invite à monter à bord de son canot, il lui fait visiter une île. Il l’invite chez lui et raconte le naufrage du navire Empress of Ireland, survenu dans la nuit du 28 mai 1914, presque dix ans plutôt, à quelques kilomètres de Rimouski.

Mélanie Calvé s’est bien documentée pour nous faire revivre cette page d’histoire. Elle campe bien ses personnages. Elle illustre avec brio comment «vous pouvez être à la fois triste et soulagé. Un n’enlève rien à l’autre.»

SOS violence conjugale

À la fin du roman, on trouve les données de SOS violence conjugale, un organisme québécois. En Ontario, on a Fem’aide et Oasis Centre des femmes.

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Comme l’action du roman se déroule en 1923, c’est la famille Ouellet qui veille à ce qu’une femme comme Éveline puisse être à l’abri d’hommes comme Albert.

Le style de Calvé est juste et coloré, parfois poétique. J’ai remarqué que la première phrase ou le premier paragraphe de la moitié des chapitres commence par une allusion à la température, aux saisons, à la marée.

Elle écrit, par exemple, que «l’été 1923 tirait à sa fin. Septembre attendait dans l’ombre que vienne son tour» ou que «les immenses arbres entourant l’hôtel se métamorphosaient au rythme du vent d’automne».

S’entourer de bonnes personnes

Le roman Éveline illustre comment il est important d’être entourés de bonnes personnes pour rebâtir sa vie, pour «se reconstruire à l’abri de son passé».

Passionnée par l’histoire du Québec et mère de quatre filles, Mélanie Calvé s’en inspire pour créer des univers où les femmes sont à l’honneur. Sa trilogie William et Eva ainsi que ses autres romans.

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Anaïs, Léonie et Victoria, Rosalie ainsi que Marguerite se sont tous taillé une place importante dans le cœur de son vaste lectorat et se sont vendus à plusieurs milliers d’exemplaires.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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