Un temps de chien ? Il n’en est rien !

Le mot canicule trouve son origine dans le mot latin canicula : petite chienne
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 31/07/2018 par Michèle Villegas-Kerlinger

Il y a quelques semaines, tout l’est du Canada se trouvait en pleine canicule. En plus des pannes d’électricité et de l’annulation de plusieurs événements, on parle de trois décès en Ontario et de presque 90 au Québec.

Voilà le triste bilan de cette vague de chaleur intense qui, selon les experts, pourrait en être suivie d’autres au cours de l’été. Mais, en fait, que signifient ces termes et comment pouvons-nous éviter d’autres tragédies à l’avenir?

D’où vient le mot canicule?

Le mot canicule trouve son origine dans le mot latin canicula, c’est-à-dire petite chienne, diminutif de canis, ou chien. Le terme canicula était un des anciens noms utilisés par les Romains pour désigner l’étoile Sirius, ou Alpha Canis Majoris, l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand Chien et l’étoile la plus brillante du ciel après le soleil.

Or, il faut savoir que cette étoile a la particularité de se lever et de se coucher en même temps que le soleil lors des grandes chaleurs de l’été, généralement entre le 24 juillet et le 24 août.

Pour cette raison, dans l’Antiquité, les gens associaient cette étoile aux grandes chaleurs estivales et la rendaient responsable de cette période qu’ils ont fini par appeler la canicule.

Publicité

Qu’est-ce une canicule ?

Curieusement, la définition du mot canicule varie d’un pays à un autre. Au Canada, par exemple, il s’agit d’une période de trois jours consécutifs avec une température de 30 degrés ou plus.

En France, par contre, la définition varie selon la région. En général, la température varie entre 31 et 35 le jour et entre 18 et 24 la nuit et ce, trois jours de suite.

À l’égal de la France, la canicule aux États-Unis varie selon la région, mais la définition a en plus le désavantage de rester un peu floue.

Généralement, les Américains parlent d’une canicule lorsqu’il y a une période de grande chaleur pendant au moins quatre jours consécutifs. La température moyenne doit dépasser le 85e percentile des températures estivales normales d’une région donnée.

De plus, il faut tenir compte du facteur humidex dans le calcul de la température. Une invention canadienne, l’humidex est une valeur, et non un degré, qui, grâce à un calcul tenant compte de la température et du taux d’humidité dans l’air, mesure le niveau de chaleur ressentie par l’être humain.

Publicité

D’autres termes importants à savoir

Pour les météorologues canadiens, une vague de chaleur n’est pas une canicule. Elle désigne une période de plusieurs jours, voire de quelques semaines, où les températures de jour et de nuit dépassent les moyennes saisonnières sans atteindre toutefois celles d’une canicule.

Les autorités de la santé publique définissent une chaleur extrême comme suit :

durée température de jour température de nuit
3 jours moyenne de 33 degrés 20 degrés ou plus
2 jours moyenne de 33 degrés 25 degrés ou plus

Cette définition varie d’une région à l’autre et se base sur les données historiques de températures très élevées et du nombre de décès associés à ces températures. Le but est d’alerter le public du risque accru de mortalité liée à la chaleur.

Environnement Canada parle de chaleur et d’humidité accablantes lorsque les températures atteignent plus de 30 degrés et que l’indice humidex dépasse 40.

Les personnes les plus vulnérables

Face à la chaleur, nous ne sommes pas tous égaux. Les personnes les plus à risque sont:

Publicité

les gens avec une surcharge pondérale;

les personnes en mauvaise santé ou en mauvaise condition physique;

ceux qui souffrent d’une maladie du cœur, d’hypertension artérielle, d’une maladie respiratoire ou d’un diabète non contrôlé;

les gens aux prises avec une affection ou une éruption de la peau;

les personnes dont la circulation, la production de sueur et la capacité de réguler l’équilibre électrolytique sont déficientes;

Publicité

les gens qui prennent certains médicaments;

les personnes âgées de 45 ans et plus;

les femmes, qui, en général, tolèrent moins bien la chaleur que les hommes parce qu’elles suent moins.

Les effets de la chaleur sur les êtres humains

Les conséquences des températures élevées peuvent être très sérieuses pour l’être humain : insolation, coup de soleil, coup de chaleur, pour n’en nommer que celles-là.

Une insolation est la conséquence d’une exposition prolongée au soleil. Sa forme la plus bénigne est le coup de soleil, ou rougeur de la peau, qui est, en fait, une brûlure du premier degré.

Publicité

La forme la plus grave d’une insolation s’appelle un coup de chaleur. Il peut être le résultat d’une insolation, mais aussi d’une activité physique intense, par exemple. C’est extrêmement grave parce que la température du corps s’élève à plus de 40 degrés et l’organisme n’arrive pas à se refroidir.

Quelques symptômes d’un coup de chaleur sont :

de la fatigue;

des maux de tête et des crampes musculaires;

une peau sèche, rouge et chaude;

Publicité

une tension artérielle basse suite à une perte de liquides;

un pouls rapide;

une respiration rapide et superficielle;

des nausées et des vomissements;

de la confusion, des convulsions, un comportement étrange;

Publicité

des étoudissements et des bourdonnements dans les oreilles;

une perte de connaissance.

Que faire en cas de coup de chaleur ?

Une température interne élevée risque d’endommager les organes internes, en particulier le cerveau. La priorité absolue est de faire baisser la température de la victime. Comme il s’agit d’une urgence médicale, on appelle 911 sans hésiter.

En attendant l’arrivée des secours, on doit :

étendre la personne dans un endroit frais;

Publicité

appliquer des compresses froides sur la victime, surtout à la tête et au cou, ou mieux, lui donner une douche ou un bain avec de l’eau tiède;

faire boire, par de petites gorgées, de l’eau ou d’autres liquides froides, mais pas glacées, à la personne si elle est consciente ; la caféine et les boissons alcoolisées sont à éviter.

Comment se protéger cet été ?

Pour profiter pleinement de la saison estivale, quelques mesures simples, mais importantes, s’imposent :

éviter de sortir entre 11 h et 16 h lorsque le soleil est le plus fort;

rester au frais dans la mesure du possible;

Publicité

porter un chapeau à large bord et des lunettes offrant une protection contre les UVA et les UVB;

porter des vêtements légers, amples et de couleur claire;

utiliser une crème solaire avec un indice de protection d’au moins 30 et ne pas oublier d’en remettre régulièrement;

boire beaucoup d’eau.

Et n’oublions pas le plus important : amusez-vous, mais faites-le en toute sécurité ! Bon été à tous!

Auteur

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur