C’est le temps des vacances!

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Publié 09/07/2013 par Martin Francoeur

Juillet est déjà bien entamé et le moment est venu de prendre une petite pause estivale. Après tout, vous faites peut-être partie des chanceux qui vont s’offrir des vacances, si ce n’est déjà fait. De mon côté, je prendrai une pause de quelques semaines, avant de vous retrouver dans ces pages au début septembre.

Les vacances, donc. Pour plusieurs, c’est un moment attendu, une occasion de passer du bon temps en famille ou entre amis. C’est la période qu’on attend, souvent avec impatience, pour se reposer un peu, voyager, se ressourcer, se reposer.

Vous devinez sans doute que si le concept des vacances m’emballe aussi, c’est le mot lui-même qui a attiré mon attention pour cette chronique. D’où vient ce mot, vacance, que l’on emploie plus souvent au pluriel?

inoccupé

Une recherche rapide nous apprend que le mot vacance vient de «vacant». Et ce «vacant» tire son origine du latin vacans, qui est en fait le participe passé du verbe vacare.

Mes notions de latin sont trop élémentaires pour savoir d’emblée ce que signifie vacare, même si on peut faire des rapprochements avec certains mots français contemporains.

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Les ouvrages de référence nous apprennent que vacare signifie être libre ou inoccupé, en parlant d’un endroit, d’une maison, d’une pièce. Il signifie aussi «être inoccupé, libre, oisif», en parlant de personnes.

L’adjectif vacuus, de la même famille, signifie «vide, inoccupé, libre».

On retrouve même des traces de la locution latine vacuii dies, qui signifie «jours vides, jours libres» ou plus exactement «jours de loisirs».

Ça commence drôlement à ressembler à notre concept de «vacances»…

Vide

Parmi les dérivés, on aperçoit aussi vacatio, vacationis, que l’on traduit par «exemption» ou «dispense». Il y a aussi vacuitas, qui fait référence à un espace vide ou à l’absence de quelque chose. Exactement comme dans le mot «vacuité», toujours en usage.

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Le mot «vacance» vient donc lui aussi de cette famille. D’abord, au singulier, il évoque le concept de «vide à combler».

Comme dans «la vacance d’un poste». Au pluriel, les «vacances» désignent, on le sait, la période de congé pour les élèves ou pour les travailleurs.

Il est intéressant de noter que le verbe français «vaquer» vient aussi de cette racine latine, vacare. Quand on vaque à nos occupations (alors employé comme verbe transitif), on remplit en quelque sorte nos temps libres par les occupations en question.

S’il est intransitif, il signifie «cesser ses activités pour un certain temps». On peut donc dire sans se tromper que «vaquer», c’est «être en vacances».

Intérim

Le participe présent «vacant» a donné l’adjectif que l’on connaît. Mais il a aussi été un nom, en ancien français.
Un nom commun qui désignait une personne oisive ou encore une personne en vacances. De nos jours, on emploie plutôt le terme «vacancier».

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Quant au mot «vacation», il est utilisé en français pour désigner la période pendant laquelle une personne se voit attribuer un poste sans en être titulaire. Comme un intérim, pourrait-on dire. Par extension, il désigne aussi la rémunération accordée en conséquence de cette situation.

Dans le vocabulaire juridique, on retrouve aussi «vacations». Au pluriel, le mot était utilisé autrefois pour désigner la période pendant laquelle les tribunaux cessaient de tenir des audiences pendant la période des congés annuels.

On parlait alors des «vacations» ou des «vacances judiciaires». Il y a de fortes chances pour que les avocats et les membres du personnel judiciaire soient en vacances pendant les vacations…

Anglicisme

Enfin, il ne faudrait surtout pas commettre l’erreur d’employer «vacation» en français pour lui donner le sens que ce mot identique a en anglais.

Alors en attendant de vous retrouver en septembre, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de très belles vacances. Sachez en profiter. Je promets de faire de même.

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Entre-temps, si vous avez des commentaires, des questions, des suggestions de sujets, n’hésitez pas à m’envoyer un message par courriel.

Je serai en vacances, mais je risque fort de ne pas tout débrancher…

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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