Un enfant violé par son père de 7 à 17 ans. Une mère qui mène son fils à l’abattoir pour se protéger contre la violence de son mari. Une colère qui gronde, qui s’épuisera peut-être grâce à une amitié sans calcul. Voilà quelques-uns des puissants éléments au cœur du roman Un sourd fracas qui fuit à petits pas, de Jean-Paul Roger. Roman que XYZ éditeur qualifie à la fois de hard et soft.
En 2000, dans son premier roman intitulé L’inévitable, Jean-Paul Roger a raconté comment son personnage Paul (qui est un peu lui-même) a été violé par son père pendant une dizaine d’années. L’auteur avait alors décrit la double victimisation de Paul: un père violeur, une mère complice. Le second roman poursuit ce récit en illustrant comment l’«incestué» est pour ainsi dire contaminé par un virus aussi destructeur que le sida.
Comme le bonheur n’est jamais au rendez-vous, Paul mène une vie tout entière aiguillée sur le sexe et l’échange incessant de partenaires. Il fréquente les saunas gais, milieu que l’auteur décrit crûment: «Être pris. Solidement pris par les mains puissantes, larges et chaudes du bouc au masque de cuir noir, mains agrippées de chaque côté de mon torse, croupe claquée contre le fer de son cock ring, féroce à driver mon cul.»
Aux mots crus succède parfois un coup de pinceau imagé. Voici comment Jean-Paul Roger décrit une érection: «colonne… colonnade dressée vers le ciel, chapiteau gonflé et festonné de son astragale charnu…»
Violé par son père, Paul se révolte contre sa mère qui n’a eu d’amour que pour son frère décédé: «Tu m’aimais mieux vivant et entre les pattes de ton [mari] Gérard. Là, je te soulageais de sa saleté et de ta lâcheté.»