L’auteur de l’expression «des cadavres encore chauds» pour décrire les francophones hors Québec, l’écrivain québécois Yves Beauchemin (de mère franco-ontarienne), reconnaît que l’image a pu blesser bien des gens, et qu’elle lui survivra probablement plus longtemps que ses romans.
Plus d’un quart de siècle après avoir utilisé cette image – «spontanément», lors d’audiences de la commission Bélanger-Campeau sur l’avenir constitutionnel du Québec – il reste convaincu que l’avenir des communautés francophones du pays est encore incertain. Ce qui est nouveau, c’est qu’il constate que «l’avenir d’un Québec français aussi».
Vedette incontestée du 24e Salon du livre de Toronto, qui s’est déroulé de mercredi à samedi à la Bibliothèque de références, l’auteur du Matou (un million d’exemplaires vendus, traduit en 20 langues et adapté au cinéma) se désole, en effet, que «ça ne va pas très bien au Québec depuis une vingtaine d’années».
Or, les francophones hors Québec ont besoin d’un Québec fort, selon lui, pour contrer l’assimilation. À ceux qui soutiennent que l’indépendance du Québec sonnerait le glas des francos du reste du pays, il rétorque que «ce n’est pas un Québec faible qui va les aider».
Son dernier roman, Les Empocheurs, ne porte toutefois pas sur ces problématiques qui traînent depuis un siècle, mais bien sur le thème on ne peut plus actuel de la corruption politico-financière.