Un petit pas pour le bilinguisme au Canada

Le Concours d'art oratoire de CPF

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Des milliers d'élèves participent au concours d’art oratoire de Canadian Parents for French, qui fait la promotion du bilinguisme au pays. Photo: CPF
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Publié 01/05/2025 par Michèle Villegas-Kerlinger

Canadian Parents for French (CPF) est une organisation bénévole qui date de 1977. Fondée par Keith Spicer, le premier commissaire aux langues officielles du Canada, conjointement avec un groupe de parents qui valorisaient le bilinguisme au Canada, CPF promeut l’apprentissage et l’utilisation du français chez les élèves canadiens inscrits dans un cours ou un programme de français langue seconde.

Ce qui n’était, à ses débuts, qu’une poignée de parents à Ottawa, est devenu un réseau national de 12 branches et bureaux et quelque 150 sections dans différentes communautés partout au pays, dont une vingtaine rien qu’en Ontario.

CPF valorise et promeut le bilinguisme au Canada en offrant des possibilités d’apprentissage et d’utilisation du français pour les élèves fréquentant une école au pays. Une de ces possibilités est son Concours d’art oratoire, le plus grand concours annuel de son genre au Canada. Des milliers d’élèves en français langue seconde (FLS) y participent chaque année pour l’expérience ou pour avoir la chance de gagner un prix et, éventuellement, une bourse d’une université ou d’un collège canadien.

Qui peut participer au concours?

Le concours est ouvert aux élèves en FLS de toutes les provinces et territoires du Canada. En Ontario, il existe quatre catégories: le français cadre, le français intensif, l’immersion et le français plus. Chaque catégorie est définie par le nombre d’heures d’études en français accumulées par l’élève.

Les candidats de la 4e à la 8e année participent à une activité non compétitive alors que les élèves de la 9e à la 12e année sont en compétition les uns avec les autres dans un des volets Traditionnel (avec préparation) ou Improvisé (sans préparation).

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Des jeunes en pleine envolée oratoire. Photos: capture d’écran d’une vidéo de CPF

Comment y participer et pourquoi?

Toute école au Canada peut préparer des candidats pour le concours. D’habitude, un(e) professeur(e) à l’école se charge d’accompagner les élèves dans leur cheminement. L’école, ou un Conseil scolaire, enverra par la suite ses meilleurs candidats au concours provincial qui, pour l’Ontario, a lieu chaque année au campus Glendon de l’Université York.

Cette année, le concours aura lieu le 3 mai. Il y a des prix en argent pour les trois finalistes dans chaque catégorie en plus de prix de présence, dont des cartes-cadeaux, des livres et d’autres articles promotionnels que tous les participants ont la chance de gagner grâce à un tirage au sort.

Les gagnants en 11e et 12e années au niveau provincial et dans la catégorie traditionnelle continueront au concours national qui aura lieu en juin.

Le concours d’art oratoire offre de nombreux avantages pour les élèves dont:

  • la stimulation de leur intérêt pour le français;
  • l’amélioration de leurs compétences langagières à l’oral;
  • la possibilité de parler français en public;
  • l’occasion de faire partie d’une communauté d’apprenants du français;
  • la chance de comprendre l’importance du français dans le monde.

7 000 $

Le concours en Ontario compte de nombreux commanditaires, dont Glendon à l’Université York et les universités d’Ottawa et de Hearst, ainsi que les collèges Boréal et La Cité. Pour les grands gagnants dans la catégorie 11e-12e année aux niveaux provincial et national, ces mêmes universités et collèges offrent des bourses pouvant aller jusqu’à  7 000 $.

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Petite consolation pour les élèves qui ne passent pas à l’étape suivante: l’expérience du concours est précieuse et un atout non négligeable pour un c.v.

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Des trophées, des plaques et des médailles sont remis aux gagnants provinciaux et nationaux du concours. Photo: CPF

 Comment s’y préparer

Afin de mettre toutes les chances de son côté, CPF partage 10 astuces qui ont fait leurs preuves, non seulement pour le concours, mais encore pour toute présentation à l’oral:

1. Le premier pas pour faire un discours réussi est de bien se préparer. On s’entraîne en faisant de petites présentations pour son enseignant(e), ses amis et sa famille.

2. Il est très important de rester calme. Tout le monde, ou presque, a peur de s’adresser à un public. Des techniques de détente, comme la respiration profonde, nous aident à rester zen. Une préparation sérieuse est tout aussi utile pour surmonter le trac.

3. Une bonne première impression compte pour beaucoup. On s’habille convenablement et on se comporte de façon naturelle, mais professionnelle.

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4. Une bonne posture reflète la confiance en soi et l’engagement face au public.

5. Le langage corporel est très important. Il faut utiliser des gestes appropriés et éviter tout ce qui est excessif ou distrayant, faute qui pourrait coûter des points à un(e) candidat(e).

6. Le contact visuel est aussi un point non négligeable qui, de plus, aide à gérer le stress en créant un rapport entre l’élève et ses auditeurs. En établissant le contact visuel avec une seule personne à la fois, le ou la jeune a l’impression de ne parler qu’à cet individu au lieu de s’adresser à tout un auditoire. De la même façon, chaque auditeur et chaque auditrice ont l’impression que l’élève ne parle qu’à lui ou à elle.

7. Tout comme la posture, les gestes et le contact visuel, les expressions faciales sont importantes. Si le contenu du discours le permet, l’élève peut faire un beau sourire. Non seulement il est contagieux, mais encore il a le don de détendre l’atmosphère. Les expressions faciales bien choisies renforcent le message du discours.

8. Il faut parler assez fort et clairement. Les candidats sont notés sur la prononciation, l’articulation, la fluidité verbale, le ton, l’audibilité et le débit de parole, entre autres. Un débit trop rapide trahit une nervosité chez l’élève. Un débit plus lent a l’avantage de masquer sa nervosité tout en permettant aux auditeurs de mieux comprendre et d’assimiler son message.

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9. Il vaut mieux oublier les mots ou les expressions comme «euh», «ah» et «vous savez». Des pauses silencieuses bien placées ont beaucoup plus d’impact, car elles gardent le public en suspens et lui permettent de réfléchir à ce qu’il vient d’entendre.

10. Il faut parler avec conviction pour convaincre l’auditoire. Si l’élève n’est pas convaincu(e) lui-même ou elle-même de ce qu’il ou elle avance, il sera presque impossible de faire passer son message et de persuader le public.

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Le Concours d’art oratoire attire toujours un public intéressé. Photo: capture d’écran d’une vidéo de CPF

De quoi parler?

Pour le volet traditionnel, l’élève doit penser à ce qui l’intéresse. Après avoir dressé une liste de quelques sujets potentiels, il ou elle choisit celui qu’il ou elle connaît le mieux et qui pourrait intéresser le public.

Pour le volet improvisation, l’élève choisit sur place et quinze minutes avant son discours soit une photo, soit une phrase sur un sujet donné. Les thèmes sont assez variés :

• L’environnement, l’usage et consommation d’énergie.

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• Recyclage.

• Santé, bien-être et nutrition.

• Maladies, troubles et toxicomanies.

• Politique, élections, guerre, justice sociale et nationalité.

• Leadership, changement, bénévolat.

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• Culture, société, créativité, art, musique et divertissement.

• Technologie, réseautage et médias sociaux.

• Censure et droit à la vie privée.

• Éducation, communication, savoir.

• Tricherie et plagiat.

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• Sports, exercices et régimes alimentaires.

• Histoire, biographies.

• Passe-temps, voyages, congés et vacances.

• Économie, pauvreté, les sans-abris et le chômage.

• Amitié, relations, mariage, divorce.

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• Langues et leur importance en éducation.

Comment planifier son discours

Afin de bien organiser le discours, CPF suggère un plan en trois parties:

A. Introduction

1. Attirer l’attention du public.

2. Présenter le sujet du discours.

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3. Énumérer les idées principales.

B. Développement

1. Première idée principale.

2. Deuxième idée principale.

3. Troisième idée principale.

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C . Conclusion

1. Retour sur les points ou résumé.

2. Appel à l’action, question ou déclaration frappante.

CPF milite pour un Canada bilingue où tant les francophones que les anglophones vivent ensemble en se respectant mutuellement. Le concours d’art oratoire n’est qu’une façon de valoriser le français et de récompenser les jeunes Canadiens qui apprennent la langue de Molière et qui y tiennent, qui croient en son avenir et qui en sont des locuteurs fiers.

Auteurs

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

  • l-express.ca

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