Un nouveau réseau national pour prévenir la violence envers les enfants

Violence envers les enfants
Oeuvrant depuis longtemps en Ontario à la prévention de la violence envers les enfants, le COPA étend son action à la grandeur du pays. Photo: iStock.com/Irina_Geo
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Publié 13/05/2024 par Camille Langlade

Grâce à son nouveau système d’adhésion, le Centre d’orientation de prévention des agressions (COPA National) veut dépasser les frontières de l’Ontario afin de répondre au manque de services en français et de lutter contre la violence envers les enfants à l’échelle du pays.

Le COPA National, qui a pour mission de prévenir la violence, l’intimidation et les agressions faites aux enfants, a présenté en avril une nouvelle campagne d’adhésion.

Le Centre a adopté une nouvelle structure, qui inclut désormais des organismes membres plutôt que des membres individuels.

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Marie-Claude Rioux. Photo: Rory John Photo

Sa directrice générale, Marie-Claude Rioux, rappelle que l’organisation, anciennement connue sous le nom de Centre ontarien de prévention des agressions, s’est donné depuis plusieurs années un mandat national pour dépasser les frontières provinciales. Le COPA National a d’ailleurs déjà des partenariats avec des organismes d’autres provinces.

«C’est impossible de gérer des membres individuels à une échelle nationale. On était prêts à prendre des membres qui provenaient des régions et des territoires sur l’ensemble du territoire canadien», raconte-t-elle.

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Des chiffres alarmants

Pour elle, cet élargissement répond à un besoin criant. «La violence à l’endroit des enfants augmente de façon incroyable et effrayante, et il n’y a pas que l’Ontario. C’est dans toutes les provinces.»

La directrice générale poursuit: «C’est en train de prendre une dimension folle, que je ne me souviens pas d’avoir vue de mon vivant. Le COPA a une expertise basée sur près de 30 ans d’expérience, et c’est cette expertise-là qu’on veut aller partager avec l’ensemble des provinces et territoires.»

Car en situation minoritaire, les organismes sont souvent confrontés à un manque de financement, de services et d’outils. «Nous, on ne dit pas qu’on va être là pour régler tous les problèmes, mais on est convaincus qu’on peut apporter une pierre à cet édifice-là de protection des enfants», rassure-t-elle.

Les populations rurales les plus touchées

Le COPA National rapporte dans un document que selon une recherche menée par Statistique Canada en 2019, «il y a deux fois plus de maltraitance chez les enfants et les jeunes qui vivent en région rurale par rapport aux enfants et jeunes qui vivent en région urbaine».

«Or, on sait que nos régions francophones sont en milieu rural en très grande majorité», remarque Marie-Claude Rioux.

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La particularité du milieu rural, «c’est le fait que tout le monde se connaît», souligne-t-elle. «Alors, quand il y a des épisodes de violence, d’agression, on a tendance à vouloir cacher ça et ne pas en parler parce que, forcément, ça vient toucher quelqu’un qu’on connaît.»

L’offre de services d’appui en santé y reste aussi insuffisante, ajoute-t-elle. «On se trouve doublement minorisés, parce que non seulement on n’a pas l’accès à ces services-là, mais en plus de ça, on est une minorité et, comme minorité, on a tendance à se protéger.»

Donner des outils plutôt que victimiser

En matière de protection des enfants, deux méthodes s’affrontent, explique Marie-Claude Rioux.

«Il y a l’approche traditionnelle où on fait des règles, on établit et adopte des lois pour contrer la violence. Est-ce que ça marche? Je ne crois pas. La preuve, c’est qu’on n’a jamais eu de règles aussi contraignantes et il n’y a jamais eu autant de violence.»

La directrice générale préconise plutôt une autre façon de faire, qui est l’autonomisation, c’est-à-dire qu’«on ne victimise pas, surtout pas, les personnes qui ont subi une agression ou une violence et on les appuie pour se sortir de cette situation-là».

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«La première erreur qu’on fait c’est qu’on dit aux enfants “méfie-toi des étrangers”, alors que 53% des agressions sont faites par des personnes qu’on connaît. Deuxièmement, on ne leur dit pas quoi faire, on ne leur montre pas comment se défendre, on ne leur donne pas les outils pour se sortir de ces situations-là», poursuit-elle.

Par le biais de son nouveau système d’adhésion, le COPA National veut justement offrir son expertise en faveur de l’autonomisation, notamment par des cours et des ateliers, dans toutes les régions du pays.

Partenariats interprovinciaux

L’organisme a notamment noué un partenariat avec Actions Femmes I.P.É, à Île-du-Prince-Édouard.

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Emmanuelle Billaux. Photo: courtoisie

«Nous avons fait appel à l’expertise du COPA National en matière de formations pour enfants pour créer un programme d’ateliers pour les 7e et 8e années qui sera animé directement par des jeunes du secondaire (10e et 11e années)», déclare Emmanuelle Billaux, directrice générale d’Actions Femmes I.P.É.

Parmi les thèmes abordés lors de ces rencontres, il y a le consentement, les relations saines, la cyberintimidation et le multiculturalisme.

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«Les défis ici, comme dans la plupart des provinces minoritaires, sont l’accès aux services et aux informations en français», corrobore Emmanuelle Billaux.

Violence envers les enfants
Ronald Labrecque. Photo: courtoisie

En Saskatchewan, le COPA National travaille avec l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) pour, entre autres, former et outiller des travailleurs en établissement dans les écoles.

Le directeur général de l’ACF, Ronald Labrecque, souligne que les enfants immigrants doivent notamment faire face à des difficultés au niveau de leur intégration «soit dans la salle de classe, ou dans la société ou même à l’intérieur de leur famille».

L’ACF entend aussi lutter contre le racisme dont sont victimes certains enfants. «On fait plusieurs projets directement avec le conseil scolaire dans les écoles.»

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