Si la perspective de voir naître en 2019 un mammouth cloné a fait pousser beaucoup de «wow» cette semaine, la réalité est tout autre: les obstacles sont énormes… et la percée technologique qui serait nécessaire n’est pas celle à laquelle on pense.
«Notre objectif est de créer un embryon éléphant-mammouth», a déclaré le 16 février le généticien George Church, de l’Université Harvard, dans le cadre du congrès de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS), à Boston. Une percée qui pourrait se produire dans deux ans, ont rapporté plusieurs médias.
Le premier problème, a aussitôt souligné l’anthropologue John Hawks sur son blogue, c’est que George Church a fait des déclarations similaires en 2015 et en 2014. Et que chaque fois qu’il annonce cette «percée scientifique» pour bientôt, c’est toujours pour… dans deux ans.
Par ailleurs, d’autres que Church ont fait miroiter le clonage du mammouth dès 2008, lorsqu’un premier décodage de son génome a été publié. En 2013, un congrès tenu sous l’égide du National Geographic a exploré la possibilité de faire un jour renaître des espèces disparues — la «désextinction» — grâce aux progrès de la génétique et du clonage.
Le mammouth est une espèce dont les derniers représentants sont disparus il y a environ 4000 ans. La comparaison des génomes a établi que son plus proche cousin est aujourd’hui l’éléphant d’Asie.