Si vous êtes invité à un repas à 20 heures, vous vous présentez à l’heure exacte à Cologne, mais pas avant 21 heures à Caracas. Vous pouvez laissez un peu de nourriture dans votre assiette au Caire, jamais à San Salvador. Comment savoir ce qu’il ne faut pas faire ou dire à l’étranger? Un guide international des bonnes manières répond à cette question. Préparé par Mark McCrum, il paraît aux Éditions du Seuil et s’intitule On se fait la bise?
Les bonnes manières échappent encore à la mondialisation: on salue différemment à Pékin et à New York, certains gestes flatteurs chez nous sont injurieux ailleurs, on reçoit les cadeaux ici d’une main, là des deux, les chrysanthèmes ne sont pas universellement des fleurs de cimetière, les heures de repas relèvent de spécificités nationales, et il est fortement déconseillé d’offrir une pendule à un Chinois. Il y a plusieurs «faut pas», il est facile de faire un faux pas.
Mark McCrum est un écrivain qui a beaucoup voyagé. Il a consacré des ouvrages à l’Afrique, à l’Australie et à l’Irlande. Il signe régulièrement des articles dans le Sunday Times. Il nous offre un guide ludique, mené sur un rythme allègre. Son livre porte sur les principales zones de malentendus possibles, du premier salut jusqu’aux derniers adieux. Gestes, conversations, vêtements, cadeaux, façons de trinquer ou de manger, voilà autant de sujets abordés dans On se fait la bise?
Faut-il se faire la bise? «En Égypte on s’embrasse sur le front, et au Bénin les amis du même sexe peuvent se saluer par plusieurs baisers, et terminer en effleurant les lèvres. En Italie il ne paraît pas grotesque pour un homme de faire le baisemain à une femme, alors que dans les cercles conservateurs d’Allemagne et d’Autriche un homme plus âgé peut marmonner «Je vous baise la main», tout en portant la main de la dame jusqu’à ses lèvres. Au Viêtnam ou en Chine, à l’inverse, même un petit bécot sur la joue ou le front est verbotem [interdit]; dans les zones rurales la femme qu’on a vue embrasser un homme peut être poussée au suicide par la honte.»
Il est facile de créer un froid. Mieux vaut être prudent lorsqu’on parle de pays voisins. Il faut éviter de traiter un Irlandais de Britannique ou un Écossais d’Anglais. «Les Néo-Zélandais n’aiment pas être pris pour des Australiens, et les Canadiens ont horreur qu’on les croie venus des États-Unis (surtout s’ils portent un petit badge en forme de feuille d’érable). […] Les Boliviens n’apprécient guère qu’on fasse l’éloge des pays voisins puisqu’ils ont perdu des guerres contre chacun d’eux.»