Trois séries et deux films à voir sur Netflix, Crave, Prime, Tënk…

films et séries, Bête noire
Un jeune de 16 ans abat six de ses camarades au collège. Ainsi commence la série québécoise Bête noire.
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Publié 03/09/2023 par Festival Cinéfranco

Périodiquement dans l-express.ca, l’équipe de Cinéfranco, le festival torontois du film francophone, partage avec vous des suggestions de films ou de séries sur les plateformes Netflix, Crave, HBO, Apple TV, Amazon, Disney et d’autres.

Voici trois séries et deux films disponibles ce mois-ci.

films et séries, Bête noire
Bête noire. Réalisation: Sophie Deraspe. Série de 6 épisodes d’environ 45 minutes (cette critique ne couvre que 4 épisodes). Canada 2021. Sur Crave.

BÊTE NOIRE

Mélanie Rivard, mère de Jérémy et de Léa, vient de recevoir un appel alarmant: un élève a ouvert le feu au Collège Beaufort de ses enfants. Il a tué 6 personnes avant de se suicider.

Affolée, paniquée comme tous les autres parents, Mélanie veut s’assurer que ses enfants sont sains et saufs. Mais la nouvelle s’abat comme une bombe sur la famille: c’est Jérémy Tremblay, 16 ans, l’auteur de cette tuerie.

L’étonnement, l’incompréhension, l’indicible douleur frappent Luc Tremblay, le père de Jérémy et de Léa ainsi que toute la famille. Comment un ado apparemment sans problème a pu commettre ce geste fatal?

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Chacun des membres de la famille semble porter un fardeau. Léa, la soeur, se sent coupable. Benoît, l’oncle, a initié Jérémy aux armes à feu. Luc Tremblay, le père, a eu un argument avec son fils. La maman, Mélanie ne s’est doutée de rien.

Deux enquêteurs, la Coroner psychiatre Élaine Sirois et le Sergent Boisvert, vont tenter d’élucider les motifs déclencheurs de cette tragédie.

La réalisation menée de mains de maîtresse par Sophie Deraspe est qualifiée de «nerveuse et musclée qui donne certes peu de répit au spectateur, mais qui illustre efficacement le vortex émotionnel dans lequel se retrouvent les victimes collatérales» (Le Devoir).

Le plus déchirant c’est l’ostracisme des parents, de la famille et des proches de Jérémy. Aucune empathie, même pas un enterrement décent… Isabelle Blais et Sophie Cadieux imprègnent leur rôle d’émotions fortes et de nuances remarquables, talonnées par des acteurs efficaces. Une série très émouvante!

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films et séries, Miskina, la pauvre
Miskina, la pauvre. Réalisation: Melha Bedia, Anthony Marciano. Série de 8 épisodes de 30 minutes. France 2022. Sur Prime Vidéo.

MISKINA, LA PAUVRE

Myope, portant d’énormes lunettes, un corps bien rond en surpoids, une bouche dotée de grosses dents, une voix rauque et un franc-parler, Fara n’est pas un personnage de dessin animé mais bien la protagoniste de la série Miskina la pauvre. Miskina: mot arabe désignant une personne féminine perdante et infortunée.

Mais ne nous apitoyons pas trop sur cette trentenaire célibataire à la Tanguy franco-algérienne qui habite encore chez sa mère! Elle nous projette dans une famille pétillante d’immigrés algériens.

Il y a Safira, sa soeur, belle et séduisante, mariée à Maxime (Victor Belmondo) que Fara va convertir à l’islamisme pour que Rania, la grand-mère maternelle, assiste au mariage.

Rania et son chat Idr contrôlent la bergerie peuplée de Najet, sa fille, brebis perdue dans son amertume d’épouse abandonnée, et de Damien, très attaché à tout le monde. Rania c’est aussi un peu la grand-mère de Nassim, ami d’enfance et plus de Fara…

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C’est vrai que la série se présente comme une suite de cartes postales, surtout avec le voyage en Oran: pas d’alcool à bord de l’avion, le hammam avec l’énorme masseuse («elle va nous esquinter»)…

Mais chaque situation est traitée avec un comique original. Le nom du «foodtruck» passe de Faranormous à Faramineuse. Le Consul algérien se comporte en psychanalyste avant de livrer son visa à Fara.

Melha Bedia, d’un charisme fou, est bien implantée dans son personnage d’humoriste décalée, abordant la religion musulmane et ses origines avec ambiguïté. Elle est entourée de superbes acteurs!

films et séries, Le meilleur d'entre nous
Le meilleur d’entre nous. Réalisation: Floriane Crépin. Minisérie de 4 épisodes d’environ 52 minutes. France 2023. Sur Prime Vidéo.

LE MEILLEUR D’ENTRE NOUS

Abel Guérin, brillant biathlète bien aimé à Bessans, commune située en Savoie, est retrouvé mort d’une balle de carabine dans la tête.

Awa Sissako, capitaine de police, est chargée de l’enquête avec le lieutenant Achille Sarvi de la gendarmerie locale. Abel est admiré de tous, aimé de Manon, sa partenaire athlète, idolâtré par sa mère et bien soutenu par son frère Benoît et sa soeur Justine.

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Ce meurtre inexpliqué touche Awa Issako qui a perdu son propre frère, victime d’une chute provoquée du toit d’une tour dans la cité où elle habite avec sa mère et sa soeur.

Dans un décor à la fois pittoresque et majestueux par ses montagnes, se présentent plusieurs pistes qui font monter le suspense. Les drames s’intensifient: le monde du sport n’est pas aussi propre qu’on le croit!

Les histoires d’amour révélées et cachées tissent leurs toiles mystérieuses.

Bruno Debrandt dans son rôle d’entraîneur et de prédateur nous rappelle l’excellence de son jeu. Il reste à jamais gravé dans nos mémoires de spectateurs des séries Caïn ou encore Engrenages. Nicolas Gob (superbe inspecteur dans L’Art du crime) poursuit sa route convaincante de lieutenant humain, trop proche peut-être des suspects de Bessans.

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Mariama Gueye (remarquée dans Sophie Cross) est touchante, drôle sur une toile de fond complexe. L’histoire familiale d’Awa étoffe l’enquête du meurtre d’Abel en y ajoutant son taux de suspense et d’observations socio-économiques d’une cité ouvrière.

Tous les acteurs maîtrisent bien leurs personnages pour rendre cette série très intrigante.

films et séries, La classe de madame Lise
La classe de madame Lise. Réalisation: Sylvie Groulx. Documentaire de 89 minutes. Canada 2005. Sur Tënk.

LA CLASSE DE MADAME LISE

Devant l’école, des familles attendent leurs progénitures. En fond sonore, une voix féminine égrène des noms aux sons exotiques: Rafik, Solace, Rahat, Jessica et Adonay. Leurs origines sont indiennes, pakistanaises, chinoises, coréennes, ghanéennes ou encore chiliennes.

Ce sont les élèves de Madame Lise, enseignante de première année à l’école Barthélémy-Vimont en plein coeur du quartier Parc-Extension de Montréal.

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Sa classe initie les enfants aux matières scolaires (lecture, mathématiques, histoire… mais aussi au vivre ensemble. Avec une belle séquence de photos en noir et blanc sur l’immigration au Québec dans les années 30.

Le débat spontané sur Dieu entre trois fillettes est extraordinaire. Elles se lancent des répliques tout en riant… Leurs parents adultes réagiraient-ils avec tant d’humour?

Dans la classe de Madame Lise, on ne s’adonne pas à la violence: on s’entraide. Cette plongée directe dans la pédagogie scolaire et émotionnelle de Madame Lise est très poignante. On ne peut qu’admirer l’altruisme et l’amour de cette enseignante.

Mathilde 9 ans, experte de demain, offre sa critique: «J’ai adoré ce film, j’ai trouvé ça vraiment émouvant. C’est un film qui est vraiment drôle.» La vérité sort de la bouche des enfants.

films et séries, Les goûts et les couleurs
Les goûts et les couleurs. Réalisation: Myriam Aziza. Comédie romantique de 95 minutes. France 2018. Sur Netflix.

LES GOÛTS ET LES COULEURS

Simone Benloulou, employée de banque, est issue d’une famille juive conservatrice qui veut la marier à tout prix à «un bon juif»… Ce que ses parents ne savent pas, c’est que Simone vit en ménage avec Claire depuis 3 ans et qu’elle veut l’épouser.

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«L’homosexualité est une maladie», lance Norbert Benloulou, le père de Simone, feignant des crises cardiaques. Comment, dans ces conditions, Simone peut-elle révéler son orientation sexuelle?

Les choses se compliquent quand Simone est attirée par Wali, le génial chef cuisinier musulman sénégalais avec qui elle entretient des rapports sexuels Tu es «une vraie lesbienne?», s’exclame Wali, très vexé, quand Simone le lui révèle.

Wali n’a pas fini de s’engouffrer dans des disputes racistes et antisémites avec sa famille et ses amis! Simone a du mal à se situer en tant que juive, car elle n’est pas pratiquante. Une ambiance chaotique cousue de scènes hilarantes est créée par des acteurs drôles.

Catherine Jacob tend à surjouer la bouffonnerie de la mère juive envahissante. Richard Berry, plus discret, capte bien l’autorité du père, teintée de racisme et d’homophobie.

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Jean Christophe Folly (Wali) garde le cap entre le jeune premier romantique et le personnage assailli par les problèmes de Simone, très juste Sarah Stern et de Claire, Julia Piaton déjà rôdée à ce comique dans son rôle dans Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu?

Myriam Aziza aborde les thèmes de l’identité sexuelle, du judaïsme et de la famille avec humour.

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