Trois hommes et un bouquin

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Publié 31/01/2012 par Nourhane Bouznif

Sorti en librairie en 2009, La soupe au pistou de Claude Tatilon est disponible en anglais depuis l’automne sous le titre A Pinch of Time. Cette nouvelle publication était l’occasion pour l’Alliance française de Toronto d’organiser une rencontre entre l’auteur et son traducteur, David Homel.

Il soufflait comme un petit air de Provence mercredi soir à l’Alliance française, qui recevait Claude Tatilon et David Homel pour une rencontre animée par Ray Ellenwood, professeur émérite à l’Université de York, écrivain et traducteur.

Sans Ray Ellenwood, tout porte à croire que A Pinch of Time n’aurait jamais vu le jour. C’est lui, en effet, qui a recommandé La soupe au pistou à David Homel.

Le traducteur se plonge alors dans l’histoire de Dominique, un petit garçon réfugié en Provence pendant la Seconde Guerre mondiale. Le travail de traduction commence alors. Claude Tatilon devra attendre que la moitié de la traduction soit achevée avant de pouvoir lire le résultat. Mais l’attente en valait la peine. «J’ai eu beaucoup de plaisir à lire son travail en anglais» confie Claude Tatilon.

Un travail que le public présent ce soir-là a pu apprécier lors de la lecture de quelques passages du livre, en version originale et anglophone.

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Le texte en français est chantant, et s’il a beau vivre depuis une trentaine d’années à Toronto, Claude Tatilon n’a rien perdu de son accent du Midi. Pour la version en Anglais, c’est là que David Homel a pu exercer tout son talent de traducteur.

«Ce qui m’a le plus épaté, raconte l’auteur de La soupe au pistou, c’est la musique qu’il a mise dans ce livre, car c’est cette même musique que j’ai voulu mettre dans le mien».

Pour Claude Tatilon, la musicalité du texte est primordiale. «C’est une écriture qui joue sur les sons, la musique de la phrase», explique-t-il.

Une spécificité que David Homel a su saisir et retranscrire dans A Pinch of Time. «Je n’ai jamais vécu en Provence, révèle-t-il, mais j’ai déjà eu l’occasion de séjourner dans le Langue-d’Oc , alors en lisant le livre, je parvenais à entendre le son et la musique des mots.»

La traduction a tout de même comporté quelques difficultés. Le roman contenant de nombreux mots en patois provençal, David Homel s’est demandé comment intégrer ce dialecte au reste de la traduction.

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Finalement, il choisit de garder le patois tel quel, en expliquant que «les lecteurs doivent accepter de lire des choses qu’ils ne comprennent pas». Le mot pistou, quant à lui, bénéficie d’une note explicative au début de l’ouvrage. Car le problème, c’est qu’en Anglais, «quand on dit pistou, on entend pesto», commente David Homel.

Le titre du livre a également suscité son lot de réflexions. Le traducteur propose tout d’abord A pinch of thyme. Le titre plaît beaucoup à l’auteur pour son côté «gastronomique» et «punchy , mais un problème se pose. La recette de la soupe au pistou contient bien évidemment du basilic, mais surtout pas de thym. David Homel change alors thyme en time, et le titre de la version anglophone était né.

Avec cette traduction de La soupe au pistou se sera créée une belle relation de complicité entre les deux hommes. C’est en tout cas ce que l’on pouvait ressentir, mercredi soir à l’Alliance française.

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