Transférer du ruban magnétique au disque dur: pas toujours une bonne idée

ruban magnétique, rubans magnétiques
Des données entreposées sur des rubans magnétiques. Photo: depositphotos.com/kubais
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Publié 12/04/2025 par Agence Science-Presse

Saviez-vous que les rubans magnétiques étaient encore largement utilisés pour conserver certains types de données ? Elon Musk pourrait apprendre à ses dépens que, là où il avait pensé faire des économies au gouvernement des États-Unis, il va plutôt augmenter la facture.

Le DOGE, l’organisme controversé dont il a la charge, censé améliorer l’efficacité de la bureaucratie et éliminer des dépenses inutiles, a ainsi annoncé le 4 avril avoir «sauvé un million $ par année en convertissant 14 000 rubans magnétiques» contenant toutes sortes de données, dans des formats numériques plus récents.

Vieille technologie efficace

Il n’a pas été précisé quelles étaient ces données, mais il est exact que les rubans magnétiques sont encore abondamment utilisés par les archivistes dans le monde des affaires, de la science et de l’administration gouvernementale.

Le magazine New Scientist décrit les rubans comme une technologie qui, aujourd’hui encore, possède une «capacité inégalée» pour l’entreposage de larges quantités de données, d’une façon à la fois sécuritaire et peu coûteuse.

Cette opération coûte moins cher en électricité, et comme ces données ne sont pas en ligne, elles sont à l’abri du piratage informatique.

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Certes, elles sont plus difficiles à accéder à l’interne, mais il s’agit à tous les coups de données dont on a rarement besoin, et qui sont jugées essentielles.

Numérique périssable

C’est en plus du fait que la durée de vie des plus récents formats numériques est encore inconnue, quoiqu’il soit recommandé de changer un disque dur tous les trois à cinq ans. En comparaison, on connaît des rubans magnétiques vieux de plus d’un demi-siècle dont l’information peut encore être lue.

Les physiciens aiment donner l’exemple du Large Hadron Collider, ce gigantesque accélérateur de particules situé en Suisse, qui a généré depuis deux décennies des quantités astronomiques de données sur l’infiniment petit. Plusieurs de ces données ont, ces dernières années, été transférées du numérique vers les rubans magnétiques, afin de libérer de l’espace sur les disques durs.

Résultat, il se pourrait que ce «transfert technologique» annoncé par le DOGE coûte davantage à long terme que le million de dollars par an économisé — surtout si, préviennent les experts, aucune analyse des coûts et des risques à long terme n’a été faite au préalable.

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