Toute une saison de spectacles à la compagnie de danse de la Citadelle

Si sa saison 2023-2024 a débuté au mois de septembre, la compagnie de danse de la Citadelle nous réserve encore de nombreux spectacles de danse, dont quatre prévus encore cet automne. Au printemps, un nouveau festival fera son apparition mêlant artistes québécois et torontois. 

Fondée en 2000 à Montréal, la compagnie de danse a ensuite déménagé à Toronto en 2007. Dix ans plus tard, suite à son divorce, la directrice artistique francophone Laurence Lemieux décide de renommer la compagnie Coleman-Lemieuxe pour lui donner le nom de l’édifice de la rue Parliament: la compagnie de la Citadelle. 

Une compagnie de danse et un lieu de création

En entrevue avec l-express.ca, Laurence Lemieux, anciennement danseuse contemporaine et classique, indique que la Citadelle est «une compagnie de danse mais également un lieu de création».

L’édifice comprend donc une salle de spectacle de danse et de théâtre, et une salle de répétition.

L’équipe compte sept personnes, dont trois à temps plein. L’objectif est de gérer les différents aspects du spectacle qui va avoir lieu dans l’édifice comme la gestion du matériel, le recrutement, etc. «Quand on a des projets, on engage au besoin, c’est un travail de commissaire.»

On peut retrouver à la Citadelle des programmes de résidence ou d’enseignement et des spectacles qui ont lieu environ toutes les deux semaines. Les spectacles de danse proposés sont donc des réalisations de projets d’artistes qui font la demande d’un lieu et d’une gestion. 

«Il n’existe pas beaucoup de compagnies de danse qui ont une programmation annuelle. Ce sont plus des artistes individuels qui fonctionnent de projets à projets.»

Néanmoins, la Citadelle a une compagnie de danse qui est en résidence, mais qui a pour habitude de faire des spectacles en dehors de l’édifice et se produit souvent en tournée. 

Des spectacles de danse contemporaine

La majorité des spectacles proposés sont des spectacles de danse contemporaine. À l’image de la ville, la danse contemporaine s’invite sous différentes formes culturelles tirées d’autres danses traditionnelles comme le flamenco, le Bollywood, la danse coréenne, autochtone ou indienne par exemple.  

La Citadelle accueille également souvent des spectacles de danse urbaine, danse de claquettes, danse-théâtre ou des projections et films. 

Comme le nombre de places est limité à 65 personnes, Laurence Lemieux indique que c’est «souvent assez expérimental». Le billet d’entrée a augmenté légèrement cette année avec un plein tarif à 30$ et un tarif étudiant à 20$.

Pour cet automne, la programmation 2023-2024 propose encore des spectacles comme le programme annuel Citadel Dance Mix du 22 au 25 novembre, les spectacles de danse PUS du 1er au 4 novembre et Allies and Friends du 10 au 11 novembre.

La danse de Montréal s’exporte à Toronto 

Pour la première fois, la compagnie propose un festival intitulé Citadel Spring Mix. Des échanges et spectacles vont avoir lieu à la Citadelle avec six artistes de Toronto et quatre artistes du Québec. 

Laurence Lemieux indique que cette «intersection de rencontres va permettre d’amener des artistes de l’extérieur et aider à la créativité».

«Toronto n’est pas le centre de la danse au Canada, c’est Montréal. Mais il ne faut pas que Toronto soit isolé des tendances internationales et nationales.»

Selon Laurence Lemieux, «Montréal est un port d’exportation de la danse». Elle indique qu’il y a «un chemin de la danse de l’Europe à Montréal… mais qui s’arrête à Montréal». En effet, il est plus facile pour les artistes d’aller en France: question de culture et de langue. 

Néanmoins, «depuis la covid, le mouvement s’importe de plus à plus à Toronto, car il est plus écologique et économique de prendre le train que l’avion». 

Toronto possède d’ailleurs la plus grande institution de danse du pays avec le Ballet national du Canada. C’est une grande compagnie qui engage beaucoup de monde et qui possède sa propre école de ballet. Les danseurs et danseuses se produisent au Four Seasons Centre.

Un enseignement gratuit pour les enfants des environs 

Le samedi, la compagnie de danse de la Citadelle propose également un programme d’enseignement gratuit pour les enfants des quartiers Regent Park et Cabbagetown.

Néanmoins, Laurence Lemieux indique que «n’importe qui peut venir et s’inscrire». Les enfants qui ne viennent pas du quartier peuvent participer et même parfois toucher des subventions.

Des défis pour cette nouvelle saison

Qui dit nouvelle saison, dit aussi nouveaux défis… Après avoir diffusé en ligne les spectacles lors de la période du covid, Laurence Lemieux indique qu’il est «plus difficile qu’on pense pour faire revenir le public dans les salles». Selon elle, «le public apprécie plus qu’avant leur vie à la maison». 

«Il faut tout le temps s’assurer que du monde vienne au spectacle.» Laurence Lemieux affirme que la vente des billets fonctionne beaucoup grâce aux réseaux sociaux et que c’est souvent aléatoire. 

Côté financement, la compagnie de la Citadelle peut compter sur le Conseil des Arts de Toronto, le Conseil des Arts de l’Ontario et le Conseil des Arts du Canada. Néanmoins, elle indique qu’«il faut faire beaucoup de levées de fonds et vendre beaucoup de billets». La compagnie est donc toujours à la recherche de partenaires corporatifs.