Tous les ministères devraient être impliqués dans l’appui aux minorités francophones

Le rapport du Comité permanent sur les langues officielles

La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, et la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.
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Publié 15/12/2016 par l-express.ca

Le gouvernement Harper a «isolé le dossier des langues officielles à Patrimoine Canada». Le gouvernement Trudeau voudrait «ramener une approche pangouvernementale pour que tous les ministres soient impliqués dans l’appui aux communautés linguistiques et au bilinguisme institutionnel».

C’est ce qu’a affirmé cette semaine la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, en réaction au rapport du Comité permanent sur les langues officielles qui fait suite aux séances de consultation menées d’un bout à l’autre du pays par le député Randy Boissonnault sur la politique fédérale des langues officielles.

Cette coordination interministérielle – rôle qui incombe au Conseil du Trésor et à Patrimoine canadien – est d’ailleurs la première des 16 recommandations du Comité.

Le lobby politique des francophones hors Québec, la FCFA, a accueilli très positivement le rapport Vers un nouveau plan d’action pour les langues officielles et un nouvel élan pour l’immigration francophone en milieu minoritaire, déposé le 14 décembre.

Le rapport émet des recommandations «qui mettent la table pour un plan réellement axé sur le développement des communautés», estime la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

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On lit dans le rapport qu’il faut «reconstruire la capacité des communautés francophones en situation minoritaire».

«Pour nous, cette affirmation est en quelque sorte la grande thématique du rapport», de dire Mme Lanthier. «Qu’il s’agisse de nos organismes, des infrastructures ou de l’offre de services par et pour les communautés, ce sont là des enjeux prioritaires pour le prochain plan d’action.»

Appui financier

On parle ici du «plan d’action» (anciennement la «feuille de route») 2018-2023 associé au budget d’un peu plus d’un milliard de dollars par année consacré aux initiatives fédérales-provinciales-communautaires francophones au Canada anglais.

Le Comité recommande une augmentation de l’appui financier aux communautés. Le contraire aurait été stupéfiant. La FCFA ajoute qu’il fait écho à une de ses recommandations, soit qu’une partie du financement pour les infrastructures et pour la petite enfance soit attribuée directement aux communautés.

La FCFA se réjouit que le rapport reprenne largement les propos des nombreux organismes des communautés francophones qui sont venus témoigner dans les derniers mois. Il pouvait difficilement en être autrement: le ministère a choisi et invité les participants aux audiences publiques.

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«On se reconnaît là-dedans, et on reconnaît les messages que les communautés ont livrés pendant l’étude du Comité et les consultations de la ministre du Patrimoine canadien. C’est un bon point d’exclamation pour finir une année de conversation sur l’avenir des langues officielles au pays.»

Immigration

Au chapitre de l’immigration, le comité recommande des investissements pour accroître la capacité des communautés d’être pleinement partenaires du gouvernement dans le recrutement des immigrants, et d’offrir des services de qualité égale à ceux offerts par la majorité. «Le comité met l’accent sur le fait qu’après des années d’efforts, nous sommes toujours loin des cibles.»

On propose de mettre en place une politique officielle d’immigration francophone: une idée «particulièrement intéressante», pense Mme Lanthier.

Entre 2001 et 2011, le taux de bilinguisme au sein de la population canadienne serait passé de 17,7 à 17,5%, selon les données du dernier recensement. Le Québec aurait été la seule province à enregistrer une hausse au cours de la même période, grimpant de 40,8 à 42,6%. Ailleurs au pays, le taux a chuté de 10,3 à 9,7%.

«Ça me semble évident qu’on peut faire mieux», a commenté la ministre elle-même, citée par Radio-Canada. «C’est notre objectif, dans le contexte du 150e anniversaire [de la Confédération], de réaffirmer l’importance du bilinguisme et des deux langues officielles.»

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