Dès le début du XXe siècle, des milliers d’Italiens émigrent au Canada. À Montréal et en banlieue, où ils s’installent dans des quartiers ouvriers, ils sont perçus avec une certaine crainte par les Canadiens-Français. Voilà ce qui ressort du tout dernier roman de Jean Mohsen Fahmy, Par-delà les frontières.
Parce que «Mussolini est un bon ami, un chum d’Hitler», et en raison de la montée du fascisme en Italie, les relations entre les Canadiens-Français et les immigrants italiens au Québec demeurent tendues.
Les uns et les autres ne se fréquentent pas, ne se connaissent pas. Les immigrants disent que «le Canada, c’est bien beau, mais l’Italie, c’est plus beau encore!»
Mario et Carlotta
L’auteur met en scène un jeune Canadien-Français prénommé Mario et une jeune fille de souche italienne prénommée Carlotta. Ce n’est pas un hasard que Mario soit un prénom courant dans l’une comme dans l’autre communauté. Mario de Verdun est attiré par Carlotta de Ville-Émard.
Les salutations entre ces deux personnages passent rapidement de chaleureuses à séduisantes. Un «p’tit bec» devient un «baiser long et doux». La première fois que Mario tente de caresser les seins de Carlotta, il essuie un refus «parce que c’est un péché… un péché mortel».