Avec Le complexe de Trafalgar, Didier Leclair signe son cinquième roman. Le complexe dont il est question a été inventé de toute pièce pour désigner la capacité de domination linguistique tellement ancrée chez l’anglophone canadien qu’il en a «une impression d’invincibilité». Toronto en serait un terreau fertile.
Le personnage principal est Vic Boudreau, un Franco-Ontarien de Sudbury, maintenant établi à Toronto comme psychothérapeute. Il se demande si son entourage n’a pas intérêt à mieux saisir sa facette francophone. Il ressent «un mensonge généralisé l’encercler et il [veut] à tout prix desserrer son étreinte, à défaut de pouvoir l’annihiler».
Didier Leclair a évidemment beaucoup réfléchi à la dualité linguistique qui caractérise son pays d’adoption.
Il écrit que plusieurs anglophones savent que les Canadiens français existent, «mais ils nous perçoivent comme quantité négligeable même si on est protégé par la constitution canadienne. Par exemple, dès qu’on touche aux questions de langues officielles, ou qu’on envisage d’amender la constitution canadienne, on provoque une psychose générale. La levée de bouclier est symptomatique du “complexe de Trafalgar”».
Vic Boudreau est originaire de Sudbury, là où l’auteur à fait ses études universitaires.