TIFF 2023 : tous les films en français, et ceux à ne pas manquer

Le Festival international du film de Toronto (TIFF), édition 2023, ouvre ses portes le 7 septembre et propose plus de 200 films, parmi lesquels 25 longs-métrages entièrement en français et une dizaine partiellement, en plus des courts-métrages disséminés dans les six programmes leurs étant destinés.

Le site du TIFF étant un peu compliqué à naviguer si vous chercher uniquement des films dans une certaine langue, nous avons fait le travail pour vous!

Nous avons établi la liste complète des titres (en anglais, car le catalogue du TIFF affiche seulement les titres traduits, puis en français parce que… on préfère comme ça), que vous trouverez ci-dessous, juste après une liste de notre sélection à ne pas manquer.

Activités à la Maison Campbell

De plus, cette année, Unifrance, l’organisme de promotion du cinéma français, organise en collaboration avec l’ambassade de France au Canada et Hollywood North Inc., tient une grande journée gratuite de célébration du cinéma et de la culture française avec animations, jeux, projection de film, deux concerts gratuits de musique française, nourriture et boissons françaises, soirée dansante, karaoké et plus!

Tout ça au musée de la Maison Campbell, sur la rue Queen Ouest à l’angle de l’avenue University, le samedi 9 septembre de 11h à 18h, puis de 23h à 2h du matin pour la soirée dansante.

La Maison Campbell accueillera également d’autres journées et soirées à thèmes durant le Festival: Cinéma LatinX, Mode et LGBT dans le cinéma, ainsi que Musique canadienne dans le cinéma.

Les films du TIFF sont présentés aux cinémas TIFF Bell Lightbox et Scotiabank, aux théâtres Royal Alexandra et Princess of Wales, ainsi qu’au Roy Thompson Hall.

Alors, rendez-vous en septembre dans les salles obscures ou à la Maison Campbell!

À ne pas manquer

Bien évidemment très attendu, la palme d’or de Cannes 2023 Anatomy of a Fall (Anatomie d’une chute), de Justine Triet, fera une entrée fracassante au TIFF. Ce drame de tribunal scrute minutieusement l’évolution du procès de Sandra (magnifique Sandra Hüller) accusée du meurtre de son mari Samuel (Samuel Theis).

On nous balade de surprises en ambiguïtés, en passant par les préjugés de confirmation et l’analyse de la chorégraphie des gestes et langage corporel: parties intimes de toute œuvre au thème similaire depuis 12 hommes en colère.

A Difficult Year (Une année difficile), d’Éric Toledano et Olivier Nakache: le nouveau long-métrage des deux compères responsables d’Intouchables et du Sens de la fête traite sur le ton de la comédie satirique de la recherche d’une raison de vivre, même quand le monde autour de soi tombe en ruines.

Avec de magnifiques performances de Pio Marmaï, Jonathan Cohen, Noémie Merlant, et Mathieu Amalric, Toledano et Nakache nous invitent, avec l’humour qui leur est propre, à suivre les trépidations de Bruno (Marmaï) et Albert (Cohen) à travers les écueils de la société moderne de surconsommation… et leurs tentatives d’y échapper, ou d’en profiter, et même peut-être d’y trouver l’amour.

Outre la tentative marketing de surfer sur la vague d’un succès précédent en utilisant un titre en anglais similaire (Les Misérables) Les Indésirables (titre original: Bâtiment 5), de Ladj Ly, approche les mêmes thématiques touchant les immigrés parqués dans les banlieues insalubres de la région parisienne.

Cette fois, on gravite autour du monde de la politique, avec la même philosophie d’exposition de la corruption et de l’abus de pouvoir mêlés à l’ignorance et aux préjugés face à la pauvreté et à la différence.

La lueur d’espoir est ici incarnée par Anta Diaw, jouant Haby, une activiste issue de la cité qui décide de s’opposer aux politiques racistes de l’administration du maire par intérim, Pierre (Alexis Manenti), en se présentant elle-même comme candidate à l’élection proche. Alors que Pierre réalise ses erreurs et son ignorance d’une partie de la communauté qu’il est censé représenter, Haby tente de prévenir l’expulsion de cette même communauté de leur domiciles, en faisant valoir leurs droits civiques.

Days of Happiness (Les jours heureux) de Chloé Robichaud est un drame profond sur la complexité des décisions à prendre pour vivre selon ses choix et valeurs. On suit Emma (Sophie Desmarais, déjà dans Sarah préfère la course, le premier long de la réalisatrice en 2013), une jeune chef d’orchestre montante dans la musique classique à Montréal.

Celle-ci, de plus en plus frustrée par sa collaboration de longue date avec son très contrôlant père Patrick (Sylvain Marcel), également son agent, commence à remettre en question sa vie et sa relation familiale et professionnelle. Sa rencontre avec la violoncelliste Naëlle (Nour Belkhiria), ainsi que son succès grandissant, y sont pour quelque chose.

Denis Côté continue son exploration expérimentale de la psyché avec Mademoiselle Kenopsia, où le personnage éponyme joué par Larissa Corriveau erre dans un grand bâtiment qu’elle semble habiter, parfois au téléphone avec un superviseur, mais le plus souvent occupée à visiter les différentes pièces, apparemment seule.

Le réalisateur nous invite à réfléchir sur le concept de solitude tout en nous mettant aux premières loges, dans ce film qui tient plus de la performance artistique aux touches méditatives, porté par un travail de cinématographie ciselé avec précision. 

Catherine Breillat revient sur la scène après presque 10 ans d’absence pour nous montrer qu’elle n’a rien perdu de son mordant cinématographique, malgré les séquelles de son AVC et de sa bataille juridique avec Christophe Rocancourt.

Toujours à la pointe de la provocation sociale, son nouveau film Last Summer (L’été dernier) s’attaque à plusieurs tabous sociaux, dont le plus évident est la relation entre Anne, une femme mure (Léa Drucker), et Théo (Samuel Kircher), son beau-fils de 17 ans. Cela au milieu d’une vie familiale et professionnelle déjà bien occupée, mais dont la routine semble demander une remise en question urgente.

La cinéaste féministe et son actrice fabuleuse ne ratent certainement pas leur tentative de choquer… mais aussi de provoquer une étincelle neuronale de pondération sur la validité de ce que la société considère comme interdits et les raisons de les braver.

 The Beast (La bête) de Bertrand Bonello est finalement terminé après une longue gestation parsemée de problèmes et délais, dont le dramatique décès de Gaspard Uliel en 2022, qui devait y jouer le rôle de Louis.

Le film mélange drame, humour, science-fiction et contemplations métaphysiques sur le futur, l’intelligence artificielle, la réincarnation, l’inéluctabilité de l’amour à travers les époques. La «bête» métaphorique du film est la faculté du cerveau humain de ressentir ou d’imaginer le pire à venir. 

Les fans de cinéma français seront ravis de pouvoir découvrir Viva Varda!, de Pierre-Henri Gibert, un documentaire explorant en profondeur la vie, la personnalité et la carrière de la célèbre réalisatrice franco-belge pionnière de la Nouvelle Vague, à travers de multiples entretiens intimes avec des membres de sa famille et proches collaborateurs, ainsi que des archives inédites.

Le documentariste, grand spécialiste de cinéma, évoque avec passion des parties laissées floues par les précédents ouvrages sur la réalisatrice, telles que les motivations l’ayant poussée à explorer les thèmes qui ont lancé sa carrière dans un milieu majoritairement patriarcal, ainsi que sa relation avec Jacques Demy.

Pour les amoureux de la cinémathèque également, le festival projettera une copie numérique de la toute récente restauration du classique chef d’œuvre de la Nouvelle Vague L’amour fou, de Jacques Rivette, avec Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier.

D’autres films à apprécier 

After the fire (Avant que les flammes ne s’éteignent) de Mehdi Fikri.

Arthur & Diana de Sara Summa.

Bye Bye Tiberias (Bye Bye Tibériade) de Lina Soualem.

Humanist Vampire Seeking Consenting Suicidal Person (Vampire humaniste cherche suicidaire consentant) d’Ariane Louis-Seize.

Kanaval  d’Henri Pardo.

Menus-Plaisirs Les Troisgros de Frederick Wiseman.

Orlando, My Political Biography (Orlando, ma biographie politique) de Paul B. Preciado.

Ru de Charles-Olivier Michaud.

Robot Dreams de Pablo Berger (pas de dialogues).

Sisterhood (HLM Pussy) de Nora El Hourch.

Sira d’Apolline Traoré.

Solo de Sophie Dupuis.

Spirit of Ecstasy (La Vénus d’argent) de Héléna Klotz.

The Nature of Love de Monia Chokri.

Des films comprenant du français en minorité

Black Life: Untold Stories de Leslie Norville.

Copa 71 de Rachel Ramsay et James Erskine.

Green Border d’Agnieszka Holland.

Here de Bas Devos.

In the Rearview de Maciek Hamela.

Lee d’Ellen Kuras.

Mambar Pierrette de Rosine Mbakam.

Not A Word d’Hanna Slak.

Telling Our Story de Kim O’Bomsawin.

The Dead Don’t Hurt de Viggo Mortensen.