
Quand la mémoire est un antidote pour le futur
Avec Dans le ventre du Congo, paru simultanément aux Éditions du Seuil (Paris) et aux Éditions Mémoire d’encrier (Montréal), Blaise Ndala a écrit le roman qu’il aurait aimé lire à l’université «pour comprendre quand et comment les peuples d’Afrique noire et ceux de l’Europe occidentale ont échoué, à la fin du XIXe siècle, à faire de leur rencontre un moment d’humanité». Le Congo belge L’ouvrage de 350 pages raconte l’histoire de la princesse Tshala Nyota Moelo qui s’affranchit des codes d’une des plus prestigieuses monarchies du Congo précolonial. Séduite par un jeune colon belge, elle aboutit dans le dernier zoo […]

De la nécessité de raconter
«Personne ne sait comment finissent les histoires. On n’en écrit que le début.» Ahmad Danny Ramadan en raconte plusieurs dans La balançoire de jasmin, son premier roman acclamé par la critique: Top Ten Books du Toronto Star en 2017 et Best 100 Books du Globe and Mail. Ce dernier a écrit que l’ouvrage se lit comme la lettre d’amour déchirée d’un fils gai pour sa mère patrie, la Syrie, et qu’il porte un regard sur notre époque afin de s’inventer un avenir. Un couple des Mille et une nuits Le narrateur est un hakawati, un conteur. Lui et son amant […]

Le parler oral, colonial et territorial en Amérique
Professeure de théorie politique à l’Université d’Ottawa, Dalie Giroux s’est penchée sur le Parler en Amérique, pour en explorer l’oralité, le colonialisme et le territoire. «Ce sont les langues du pays, régionales, non écrites, hybridées, dominées, colonisées, mineures, marginales, migrantes, illettrées, enfantines, domestiques.» On peut inclure dans ces parlures subalternes, mais néanmoins lieux de mémoire et de l’intimité, l’accent beauceron, saguenéen, gaspésien, le joual, le chiac, le cajun, le créole haïtien, le franglais, le parler bilingue, le français maghrébin et africain, pour n’en nommer que quelques-unes. De la France au Canada L’auteure fait remarquer qu’«on ne parle pas exactement la […]

Le culte de l’argent et du sexe
Quand Kettly Mars commence à écrire le roman L’heure hybride, en 2004, l’acronyme LGBTQ était inconnu en Haïti. «L’homosexualité se vivait dans l’outrance éthylique des trois jours du carnaval, dans la tolérance des cérémonies vodou et dans les rares cercles très fermés d’une bourgeoisie aisée et intouchable.» Belle gueule ambiguë Ce qui n’empêche pas le séduisant narrateur Rico L’Hermitte d’intriguer et d’attirer mâles et femelles. Ni blanc ni tout à fait noir, les yeux couleur de miel, les cheveux souples, des «attributs physiques providentiels», Rico est une belle gueule ambiguë entre deux classes sociales. À huit ans, il découvre que sexe […]