Beaucoup de visiteurs aux confins de notre système solaire

Oort
Le nuage théorique d’Oort est un ensemble de petites planères et astéroïdes glacées se trouvant au-delà de l’héliosphère dans l’espace interstellaire. Photo: iStock.com/Naeblys
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Publié 13/09/2021 par Agence Science-Presse

Le nuage d’Oort, ce «réservoir» de comètes, s’étend tellement loin au-delà de notre système solaire, jusqu’à des distances où l’attraction du Soleil se fait si peu sentir, qu’il se pourrait qu’il accueille plus de «visiteurs» que de «résidents».

Sa forme exacte risque d’être débattue longtemps encore. On a tellement pris l’habitude de le décrire comme un nuage qui entoure notre système solaire qu’on en a oublié qu’il existe peut-être «des» nuages d’Oort.

– Une partie «interne» où l’attraction du Soleil se fait suffisamment sentir pour abriter des comètes et des astéroïdes aux orbites régulières, quoique très longues.

– Et une autre partie, la plus lointaine, où le Soleil entre à l’occasion en concurrence avec la force gravitationnelle d’une autre étoile.

comète Borisov
La comète Borisov, vue le 9 décembre 2019 par Hubble. Photo: NASA/ESA/D. Jewitt/SpaceTelescope.org

Oumuamua et Borisov

Ou mieux encore, spéculent deux astronomes dans une recherche récente: des objets venus de l’espace interstellaire, brièvement détournés de leur trajectoire lorsqu’ils traversent ce disque externe. Ils resteront peut-être «prisonniers» de l’attraction du Soleil pendant quelques milliers d’années avant de le quitter.

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Et dans cette dernière catégorie, pourraient se retrouver Oumuamua, ce mystérieux objet qualifié en 2017 de «premier visiteur interstellaire». Puis Borisovobservé en 2019.

L’hypothèse des deux astronomes expliquerait qu’on ait observé deux «visiteurs» du genre en si peu de temps.

Ils seraient en fait beaucoup plus nombreux. Mais la plupart auraient échappé aux télescopes jusqu’ici. Entre autres parce que leurs trajectoires excentriques ne les amènent pas nécessairement à proximité de la Terre.

science espace
Représentation d’artiste de l’astéroïde Oumuamua. Photo: ESO, M. Kornmesser

D’autres questions intrigantes

Mais cette hypothèse suscite d’autres questions.

S’ils sont à ce point nombreux, quelle masse cela représente-t-il et comment concilier cette masse avec les théories sur la formation du système solaire? Ces théories supposent en effet un plus grand nombre de «résidents permanents» que de «visiteurs»…

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La prochaine génération de télescopes pourra-t-elle détecter ces objets situés à des milliers de milliards de kilomètres? Ou bien faudra-t-il compter sur d’autres Oumuamua et d’autres Borisov?

Mais s’ils sont aussi nombreux, l’un des auteurs, Amir Siraj, du Centre Harvard-Smithsonian d’astrophysique, propose une autre hypothèse intrigante. Certains de ces visiteurs interstellaires traversent peut-être à l’occasion notre atmosphère.

À l’œil nu, rien ne les distinguerait des météorites «normales». Mais une analyse de l’atmosphère pourrait révéler une empreinte chimique distincte des «résidents permanents» du système solaire.

nuage d’Oort
La ceinture de Kuyper fait partie de notre système solaire.

Nuage d’Oort et ceinture de Kuyper

Nuage d’Oort: immense ensemble sphérique ou elliptique entourant le système solaire. Les diverses théories placent ses limites extérieures entre 1 et 2 années-lumière de nous, ce qui mettrait les objets les plus éloignés à mi-distance entre le Soleil et l’étoile la plus proche.

Ceinture de Kuyper: située aux confins du système solaire — soit notre banlieue immédiate, comparativement à Oort — c’est une ceinture de comètes et d’astéroïdes dont Pluton pourrait être le plus gros représentant connu jusqu’ici.

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