Sur la route de la soie (1)

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Publié 07/02/2012 par Anne Antomarchi

Un titre évocateur, un Itinéraire fabuleux: Xi’an, Sanmenxia, Zhengzhou, Luoyang, Denfeng, Kaifeng, Beijing. Le voyage est axé sur la culture.

Une surprise m’attendait à l’aéroport de Toronto: nous voyageons en première classe! Avec la compagnie Hainan Airlines qui inaugurait son premier vol: Imaginez la joie, car 22 heures nous séparent de Xi’an. Le service? Impeccable!

La ville de Xi’an était autrefois le point de départ des caravanes chinoises sur la Route de la Soie. Vous savez que, ces dernières années, le Musée Royal de l’Ontario et le Musée des beaux-arts de Montréal ont présenté l’exposition L’empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite, dont le mausolée fut découvert à Xi’an en 1974. L’exposition a eu un succès phénoménal!

Ce mausolée témoigne de la période (221-225 av. J.-C.) il couvre, c’est à peine imaginable, une superficie de 20 ha. Dans les fosses visitées: Des milliers de guerriers, chevaux, animaux domestiques, miroirs en bronze poli, bijoux précieux, chars en bronze, des objets de la vie quotidienne témoignent de la société d’alors. Les statues de soldats sont composées de sept pièces indépendantes et modelées séparément. Par la suite elles sont jointes aux autres parties du corps: bras, jambes, elles-mêmes coulées en deux moitiés.

J’ai parcouru le site de l’exposition d’horticulture de Xi’an 2011 sur les bords du lac Guangyun; un espace de 418 hectares (188 hectares en eau); le thème de l’Expo de Xi’an est la coexistence de l’environnement et de l’humain: «La cohérence entre la cité et la nature».

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Prochaine étape: départ en train depuis la gare Xi’an North Railway pour Sanmenxia. La gare, d’une rare élégance offre une architecture aérienne au design de verre et de marbre. Nous avons pris le train du soir.

La ville de Sanmenxia est nommée «ville des cygnes», car 10 000 cygnes viennent passer chaque hiver dans ses marais.

En route pour Luoyang, une ville moderne aux larges avenues, au programme: les célèbres grottes bouddhiques de Longmen, situées à 12 km de la ville, sur la rive du fleuve Yihe, sont l’une des quatre grottes bouddhistes de Chine.

Le site est spectaculaire. À flanc de montagne: une falaise, de plus d’un kilomètre de long, entièrement creusée de cavités où chaque sculpture à sa niche; certains Buddhas sont gigantesques. C’est en 493 que les travaux commencèrent dans les grottes de Longmen, lorsque l’empereur Xiaowen, de la dynastie des Wei du Nord, transféra sa capitale à Luoyang.

L’UNESCO nous apprend que les grottes et niches de Longmen abritent le plus grand et le plus impressionnant ensemble d’œuvres d’art chinoises des dynasties des Wei du Nord et Tang (316-907). Ces œuvres, dont les sujets touchent exclusivement à la religion bouddhiste, représentent l’apogée de l’art chinois de la sculpture sur pierre.

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Le niveau culturel élevé et le raffinement de la société de l’époque de la Chine des Tang se reflètent dans les gravures rupestres des grottes de Longmen, qui témoignent de la perfection à laquelle avait atteint une forme d’art pratiquée de longue date, et qui devait jouer un rôle extrêmement important dans l’évolution culturelle de cette région d’Asie.

On peut y passer la journée tant il y a, à voir: 2345 grottes, 785 niches ou grottes 100 000 statues bouddhiques, 2500 stèles en pierre gravée. De l’autre côté de la rive du fleuve Yihe sillonné par de petites embarcations, s’élève, niché dans une nature printanière, un temple faisant partie du site des grottes de Longmen. Splendide!

On n’arrête pas de monter et de descendre… Dans l’allée, en bas, sous les saules pleureurs, des bancs accueillent ceux qui veulent prendre une pose…

Luoyang est une ville moderne avec de larges avenues où s’élèvent des grattes ciel. Nous étions logés au Yaxiang Jinling Palace où le bon goût domine. Un décor à voir même si on ne loge pas à l’hôtel.

Dans un cadre exceptionnel sur le mont Song, pas loin de la ville de Zhengzhou se situe le monastère Shaolin. On y pratique le kung-fu. Fondé au Ve siècle, il est depuis, toujours célèbre pour son association avec le Kung-Fu. Détruit à plusieurs reprises, et reconstruit entre 1972 et 1980, il attire chaque année plus de 2 millions de touristes.

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Grâce à leur perfection technique, les moines font le tour du monde, en assistant aux plus célèbres festivals et championnats. L’État soutient les deux approches, la traditionnelle et la moderne des arts martiaux.

Qu’est-ce que le Kung-Fu? La légende nous dit que «Boddhidarma, un moine bouddhiste, originaire de l’Inde du sud, aurait traversé montagnes et mers pour apporter le ‘Dharma’, qui est l’ensemble des enseignements donnés par Bouddha en chine».

Il aurait enseigné cet art martial au Ve siècle aux moines du temple Shaolin, pour les aider à se défendre des animaux et des brigands. Toutefois, la plus ancienne preuve d’une participation de moines Shaolin à des combats est une stèle datant de 728 qui atteste une défense du monastère contre des bandits vers 610.

Les concepts associés aux arts martiaux ont changé avec l’évolution de la société chinoise et ont acquis au fil du temps une base philosophique. On ne parle pas d’un simple monastère, c’est tout un complexe en pleine montagne. Un endroit fait pour la méditation.

On pourrait dire que le but du bouddhisme Chan consiste à trouver quel est le sens de la vie et à bannir tout ce qui est superficiel. On atteint ces buts par la recherche de la perfection qui est le centre de la prière, de la méditation, la médecine traditionnelle chinoise ou bien par l’entraînement de kung-fu, qui a finalement un but semblable.

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Lumière dorée sur Zhengzhou. Une ville de 7 millions, en Chine, est qualifiée de petite ville! C’est le cas de Zhengzhou. Mon coup de cœur! Capitale de la province chinoise du Henan, elle est située au carrefour de deux lignes de chemin de fer majeures: Longhai et Jingguang, qui en font une ville au trafic ferroviaire très important.

Six arrondissements, cinq villes et un district Zhengzhou se trouvent sous sa juridiction. Elle regorge de ressources naturelles: 34 minerais tels que charbon, bauxite, argile réfractaire, etc. Cette région est riche en blé, maïs, soja, riz, arachide, coton et fruits.

Dans la lumière dorée du matin, je marche seule sur l’avenue Chengdong où se situe mon hôtel jusqu’au premier pont qui traverse la rivière, là je tourne à gauche et je rentre dans un espace privé.

La rivière «Jialu», que des ponts romantiques enjambent, et qui traverse toute la ville, m’attire comme un aimant; je pars, à la rencontre de la cité en suivant, le matin ses berges «côté sud», et l’après-midi celles «côté nord». C’est un de mes plus beaux souvenirs.

Les bâtiments qui bordent la rivière sont des immeubles d’appartements, des écoles, des centres culturels. Le côté cour s’ouvre sur la rivière… D’emblée j’aime ces vastes espaces… Ils s’étendent jusqu’aux rives bordées de saules pleureurs qui déploient leurs branches vert tendre jusque sur les berges. Vrai, c’est le printemps… et cela se respire, l’air est si doux et l’atmosphère sereine.

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Des femmes dansent au son d’une musique entraînante, agitant des rubans rouges, d’autres font du tai-chi. Certaines tricotent sur les marches qui descendent vers la rivière, d’autres encore promènent leurs chiens; de petits groupes de trois ou quatre personnes discutent en marchant ou bien s’assoient sur un banc. Je suis la seule «étrangère» à me promener parmi eux. On m’observe avec bienveillance…

Il faut vous dire que, depuis l’avenue Chengdong traversée par la rivière, à l’angle du pont, se trouve une grille et une porte fermée… Tout l’espace arrière, le long de la rivière, est une propriété privée; elle appartient aux résidents riverains. Je l’ignorais, j’ai simplement suivi deux personnes qui ont ouvert la porte.

L’après-midi, une jeune femme m’adresse la parole, nous échangeons nos courriels… Elle voulait connaître mon opinion sur son pays. Tout était paisible…et accueillant. Je me sentais en sécurité. La lumière exceptionnelle, les maisons qui se miraient dans l’eau, les promeneurs paisibles, heureux de se rencontrer. L’organisation des maisons fait penser à celles de la Russie avec les portes d’entrée situées à l’arrière dans une cour, un lieu de rencontre pour la famille entière. Ils s’apprivoisent les uns les autres, loin du bruit de la circulation.

Le périple se terminait à Beijing, avec l’ascension de la muraille de Chine… toujours impressionnante. Nos hôtels étaient excellents, certains d’une modernité surprenante, d’autres à Xi’an bâtis dans les années 1950, dans un style russo-chinois, inspirés du style des Sept sœurs de Moscou

Bientôt la suite de «Sur la route de la soie».

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Merci à: www.tourismchina-ca
Les hôtels:
À Xi’an: Remin Square Grand Hôtel Mercure
Luoyang: Luoyang Hotel Yaxiang Jinling Palace
Dengfeng: Shaolin international Hôtel
Zhengzhou: Sofitel international

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