Sudbury fait ses adieux à la congrégation qui l’a aidée à s’établir

Soeurs de la charité, Sudbury
Sœur Nicole Bérubé, sœur Micheline Lacasse et sœur Lina Thériault sont les dernières sœurs de la Charité à Sudbury. Photos: Philippe Mathieu
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Publié 02/07/2023 par Philippe Mathieu

Cent vingt-sept ans après leur arrivée, les Sœurs de la Charité d’Ottawa quittent le Nord de l’Ontario. Un souper de reconnaissance a été organisé le samedi 24 juin à la paroisse Ste-Anne-des-Pins, au centre-ville de Sudbury, où les invités ont pu souligner l’impact que la congrégation a eu sur le développement de Sudbury.

Il n’y a que trois sœurs qui retournent à la maison mère d’Ottawa: sœur Nicole Bérubé, sœur Lina Thériault et, la plus jeune au Canada, sœur Micheline Lacasse. L’âge et les soins de santé ont été les plus grands facteurs quant à leur décision.

Les profits du souper de la soirée ont été acheminés à Blue Door Soup Kitchen au nom des sœurs de la congrégation.

Soeurs de la charité, Sudbury
La foule rassemblée à la paroisse Ste-Anne-des-Pins pour le souper d’adieu.

Trois Soeurs de la Charité au début… et à la fin

Il y a une étrange symétrie avec le chiffre de trois sœurs qui quittent, puisqu’il s’agit du même nombre de sœurs qui se sont installées dans la région il y a 127 ans.

Trois sœurs sont arrivées dans la région en 1896 afin de répondre initialement aux besoins médicaux de la population. «Les besoins sont pressants, d’autant plus pressants qu’une fièvre de la typhoïde menace les habitants de la région», souligne un ancien professeur d’histoire du Collège Notre-Dame, Dominique Chivot.

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 Rachelle Watier
La directrice de la congrégation et ancienne directrice du Collège Notre-Dame, sœur Rachelle Watier.

En mars 1898, les Sœurs de la charité d’Ottawa décident à leurs frais de construire l’hôpital Saint-Joseph, dont elles assument la responsabilité jusqu’à sa fermeture en 1975.

Après l’ouverture du nouvel hôpital, les sœurs ne perdent pas de temps à installer un réseau éducatif catholique en langue française. «Les sœurs arrivent alors en grand nombre», note M. Chivot. La ville a vu plus que 200 sœurs de la congrégation s’installer dans la région de Sudbury en même temps.

Soeurs de la charité, Sudbury
Des membres du personnel de l’École secondaire catholique l’Horizon sont venus dire adieu à leur collègue, sœur Micheline Lacasse (au centre).
Soeurs de la charité, Sudbury
Des invitées à la salle St Anne des Pins.

L’éducation francophone: un objectif primordial

Les sœurs ont joué un rôle important dans le développement des écoles francophones primaires et secondaires dans la région «à une époque durant laquelle les lois scolaires de la province étaient hostiles à l’enseignement du français», mentionne M. Chivot. Le Collège Notre-Dame ouvre ses portes en 1948, il est dirigé par la congrégation.

La directrice des Sœurs de la Charité d’Ottawa, Sœur Rachelle Watier, a été la directrice de l’école secondaire pendant plusieurs années. Elle a rappelé à la foule la mission fondamentale derrière la congrégation, dirigée initialement par leur fondatrice Élisabeth Bruyère: «L’amour, c’est gratuit. Le monde est plein de gens qui ont besoin de quelqu’un qui les comprend. Il n’y a pas de prix à l’amour».

Les sœurs ont aussi joué un rôle important dans l’ouverture de l’orphelinat Emmaüs, maintenant fermé.

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Soeurs de la charité, Sudbury
Plusieurs anciens membres du personnel du Collège Notre-Dame ont assisté au souper de reconnaissance des Sœurs de la Charité d’Ottawa.

Témoignages

Au cours de la soirée, les témoignages soulignant leur importance pour la communauté n’ont pas manqué. «Ce n’était pas pour leur profit personnel. Beaucoup de gens se sont installés ici pour le profit personnel. Pour les sœurs, c’était pour l’avantage des autres», souligne l’évêque du diocèse de Sault-Ste-Marie, Mgr Thomas Dowd.

Une ancienne enseignante du Collège Notre-Dame, Julie Courtemanche, se souvient d’avoir été inspirée par «leur savoir-faire, leur éthique de travail et de leur don de soi, dit-elle. Dans l’enseignement, elles nous ont vraiment poussés à être des enseignants qui se donnent à 100%».

Michel Chrétien
Le président du conseil d’administration de la paroisse Ste-Anne-des-Pins, Michel Chrétien.

Pour le président du conseil d’administration de la paroisse Ste-Anne-des-Pins, Michel Chrétien, quand on parle des religieuses, «on parle de l’engagement formidable dans notre société, que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation ou de l’engagement social et pastoral. C’est majeur, ce qu’elles nous ont laissé».

Comme dernier mot, Dominique Chivot sentait qu’il devait mentionner: «Si on peut imaginer l’inquiétude de vos trois compagnes qui sont arrivées à Sudbury en 1896 devant la tâche à accomplir, vous pouvez repartir avec le profond sentiment de la mission pleinement accomplie chez nous par toute votre congrégation.»

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