Sport : les podiums et les défaites de 2024

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Les amateurs de sports ont vécu des hauts et des bas en 2024. Photo-montage: Francopresse
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Publié 21/12/2024 par Timothée Loubière

L’année 2024 a été majoritairement positive pour le sport au Canada, malgré une ombre au tableau. Alors que l’année 2025 pointe déjà le bout de son nez, jetons un coup d’œil sur quatre évènements sportifs qui ont marqué 2024.

La grande rencontre: Paris réussit

Qui dit 2024, dit année olympique. Impossible, donc, de passer sous silence l’évènement qui a éclipsé tous les autres.

J’avais, comme beaucoup de Français, des craintes quant au succès des Jeux olympiques. Pour une fois, je suis bien content de m’être trompé. L’évènement a été un succès populaire indéniable, se fondant à merveille dans le décor de la Ville lumière.

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La facade de l’Hôtel de Ville de Paris cet été, à l’occasion des Jeux olympiques. Photo: iStock.com/HJBC

La cérémonie d’ouverture, la première de l’histoire hors d’un stade, a donné le ton. Le reste a suivi une trajectoire similaire.

Des lieux de compétition hypertélégéniques, une ambiance folle dans les tribunes, des vedettes au rendez-vous (Summer McIntosh, Teddy Riner, Léon Marchand, Simone Biles, Armand Duplantis, Novak Djokovic…) et aucun pépin majeur. La mayonnaise a pris.

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Un de mes collègues présent sur place me l’a confirmé: «Ça va être difficile pour Los Angeles de faire mieux.»

Même le bilan financier et environnemental est plutôt positif. L’organisation présente un excédent budgétaire de 27 millions d’euros, et les émissions de gaz à effet de serre ont été divisées par deux par rapport à Tokyo en 2021.

Le scandale: Soccer Canada

Si les Jeux restent un bon souvenir pour la grande majorité des athlètes, il y a fort à parier que Soccer Canada souhaite les oublier au plus vite.

Rembobinons. Le 22 juillet, un membre du personnel entourant l’équipe féminine canadienne de soccer, Joey Lombardi, est arrêté par la police française pour avoir filmé avec un drone l’entraînement de l’équipe la Nouvelle-Zélande.

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L’équipe canadienne a été pénalisée de 6 points de classement. L’entraîneuse-chef de l’équipe canadienne, Beverly Priestman, a été sans trop tarder suspendue de ses fonctions.

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L’équipe féminine canadienne de soccer. Photo: Canada Soccer

Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Soccer Canada a rapidement laissé entendre que ces pratiques d’espionnage n’étaient pas nouvelles. Une enquête de Radio-Canada a, depuis, mis en lumière l’existence d’un système bien huilé, connu de (presque) tous. Voici quelques extraits édifiants de ce qui a été relevé :

  • «Ce qu’il s’est passé aux Jeux olympiques [de Paris], ce n’était que la pointe de l’iceberg», estiment plusieurs sources.
  • Selon Soccer Canada, «l’équipe nationale masculine séniore pourrait avoir utilisé une tactique d’analyse similaire».
  • «Selon plusieurs sources, cette pratique d’espionnage était connue par des dirigeants de l’organisation fédérale, qui auraient fermé les yeux.»

L’affaire Soccer Canada s’est conclue le 12 novembre avec le limogeage de Beverly Priestman.

L’athlète: le soleil McIntosh

Si la France a vibré au rythme des exploits de Léon Marchand cet été, le Canada a, lui, été ébloui par le talent de Summer McIntosh.

La nageuse ontarienne a remporté, à seulement 17 ans, trois titres olympiques (200 m papillon, 200 m quatre nages et 400 m quatre nages) et une médaille d’argent (400 m nage libre). Une performance historique, puisqu’aucun athlète de l’unifolié n’avait jamais remporté trois médailles d’or au cours d’une seule édition des Jeux.

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La nageuse canadienne Summer McIntosh. Photo: Équipe Canada

Loin d’être rassasiée, Summer McIntosh, désormais majeure, a fait une véritable razzia lors des Mondiaux de natation en petit bassin, qui se sont déroulés à Budapest du 10 au 15 décembre dernier. Trois premières places, une deuxième place, exactement comme à Paris, avec cette fois trois records du monde.

Discrète et bosseuse, la Torontoise fait preuve d’un professionnalisme remarquable pour son jeune âge. Peut-elle devenir la Michael Phelps canadienne? Difficile à dire tant la natation est un sport ingrat qui use les athlètes, soumis à une charge d’entraînement colossale. Mais elle en a assurément le talent.

Le coup de cœur: le succès de la LPHF

Pour conclure cette riche année 2024, je voulais terminer par un coup de cœur. En janvier, j’avais dédié une chronique à la toute nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), faisant part de mon optimisme quant à son développement.

Depuis, plus de 21 000 partisans et partisanes se sont massés dans les tribunes du Centre Bell, à Montréal, pour assister à la rencontre entre Montréal et Toronto, établissant un nouveau record d’audience pour un match de hockey féminin.

Depuis, les six équipes de la Ligue se sont dotées d’une identité visuelle, avec un nom et un logo.

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Depuis, l’organisation a dit évaluer les candidatures de plus de 25 villes souhaitant les rejoindre. Deux d’entre elles sont attendues pour la saison 2025-2026.

Bref, en un an, l’expansion de la LPHF a été fulgurante, et la ligue semble déjà solidement installée dans le paysage du sport professionnel.

Sarah Nurse
Sarah Nurse a inscrit le premier but de la saison des Sceptres de Toronto. Photo: Chris Young

J’ai moi-même été témoin de ce franc succès. J’étais présent le 30 novembre dernier pour le premier match de la saison de la Victoire de Montréal face à la Charge d’Ottawa. Avec plus de 10 000 spectateurs, la Place Bell de Laval, au Québec, était pleine à craquer.

Les partisans – ou plutôt les partisanes, tant les femmes étaient nombreuses dans les gradins – en ont eu pour leur argent. Une présentation émouvante, une ambiance de folie – la meilleure que j’ai vue lors d’un évènement sportif en Amérique du Nord – et un match plein de rebondissements.

L’émotion des joueuses était palpable. On sentait leur reconnaissance pour ce public qui les a poussées jusqu’au bout. J’ai retrouvé là ce que j’aime dans le sport: la communion entre le public et son équipe. Orphelin de mon équipe française de soccer, je suis désormais un partisan de la Victoire.

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Vivement 2025!

Auteurs

  • Timothée Loubière

    Timothée Loubière est journaliste pupitreur au quotidien Le Devoir. Avant de poser ses valises au Québec en 2022, il était journaliste sportif en France, notamment au journal L’Équipe.

  • Francopresse

    Le média d’information numérique au service de la francophonie canadienne, qui travaille de concert avec les journaux membres de Réseau.Presse.

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