Spiritualité autochtone: variation sur le thème du paradis terrestre

Toronto, Hôtel de Ville
Les populaires lettres TORONTO, encadrées par la roue autochtone et la feuille d'érable canadienne, en face de l'Hôtel de Ville de Toronto. Photo: l-express.ca
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Publié 21/06/2021 par l-express.ca

Découvrez plusieurs des croyances et pratiques ancestrales à la base de la spiritualité autochtone, qui ont survécu à la colonisation et à la marginalisation des Premières Nations du Canada.

Périodiquement, que ce soit à cause d’un scandale d’eau contaminée, d’enquêtes sur la disparition de femmes et de filles, ou de découverte de nouvelles horreurs associées aux pensionnats religieux du 19e siècle, l’intérêt pour la réconciliation se mue en sentiment d’urgence.

Des femmes autochtones. Photo: Unsplash

Une cinquantaine de Premières Nations

Le Canada compte 630 communautés représentant une cinquantaine de Premières Nations parlant autant de langues différentes. Et ce, en plus des Métis et des Inuit du Grand Nord. Près de 2 millions de personnes sont officiellement recensés comme faisant partie d’un de ces trois catégories d’Autochtones au pays.

Premiers habitants du continent depuis la Préhistoire, ils étaient organisés en tribus contrôlant de vastes territoires et possédant science, culture et spiritualité, à l’arrivée des Européens il y a moins de 500 ans.

À travers leur histoire tragique, la spiritualité autochtone a beaucoup évolué, au point où les experts ont du mal à y démêler l’ancien et le moderne. De plus, l’évangélisation chrétienne a souvent eu pour effet de détourner des Autochtones de leurs traditions et de diviser les communautés.

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Spiritualité autochtone sans religion unique

On sait qu’il n’y a jamais eu, chez nos Premiers Peuples, de religion unique. Tout au plus ont-ils partagé des mythes semblables sur la création de leur environnement: la terre, les eaux et le ciel. Pour plusieurs d’entre eux, le monde est posé sur le dos d’une tortue géante. Ils appellent le continent nord-américain l’«île Tortue».

Comme les peuples de l’Antiquité de l’autre côté de l’océan, la spiritualité autochtone est peuplée d’êtres surnaturels, de héros et d’animaux fantastiques. Ces derniers ressemblent évidemment aux animaux qu’ils connaissent et qu’ils respectent: ours, loups, serpent, baleines, aigles, etc.

Certaines de ces créatures sont des alliées dont ils tirent de précieux enseignements. D’autres sont maléfiques et doivent être apaisés ou combattus. Car ils risquent de les entraîner au royaume des morts… Ou de les tourmenter en rêves, souvent considéré comme un monde aussi réel que celui qu’ils perçoivent éveillés.

Plusieurs des chants et des danses autochtones tirent leurs origines dans cette volonté d’honorer ou de négocier avec ces déités. Souvent pour qu’ils protègent la tribu face aux ennemis ou à l’adversité.

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Les langues autochtones au Canada. Source: Rapport «Autochtones du monde en action» (2014) de Carrefour Tiers-Monde.

Grand Esprit et Grand Mystère

Comme sous toutes les latitudes, la spiritualité autochtone est hiérarchisée en esprits plus ou moins importants ou influents. Le plus grand ou le premier de tous, créateur de l’univers, peut être comparé au Dieu des religions occidentales.

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Selon l’Encyclopédie canadienne, le Grand Esprit ou le Créateur est parfois accompagné ou remplacé par le Grand Mystère, généralement associé à la puissance des éléments ou à la nature elle-même.

Et chez les Autochtones, le chaman est aussi important que le chef du village ou de la tribu. En effet, c’est le chaman qui tente de comprendre le Grand Mystère. Ou qui prétend interpréter les visées du Grand Esprit. Il agit également comme guérisseur autant que conseiller en toutes choses.

Guerres et fêtes dans la spiritualité autochtone

La chasse, la pêche et l’agriculture occupaient une bonne partie de la vie des premiers habitants du continent. Mais aussi les guerres et… les fêtes.

Souvent associées à la célébration de la nature et de ses mystères, des fêtes ou des cérémonies marquaient aussi des événements plus prosaïques. Comme les naissances et les étapes de la vie, les mariages et les décès, ainsi que des rencontres mémorables.

La Commission ontarienne des Droits de la personne reconnaît plusieurs pratiques spirituelles autochtones «s’articulant autour de la guérison, de l’expression de soi, du partage ou de la participation à des cercles sacrés, de cérémonies de purification et de suerie, de séances individuelles et de la fabrication et l’utilisation de sacs de médecine, de capteurs de songes ou de tambours».

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La Commission reconnaît aussi «la combustion d’herbes médicinales traditionnelles comme le foin d’odeur, la sauge, le tabac et le cèdre».

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