Singapour, laboratoire de densité urbaine

Alexis Riopel, Singapour
Alexis Riopel, Singapour, laboratoire de l’avenir, reportage illustré par Valérian Mazataud, Montréal, Éditions Somme toute, 2024, 128 pages, 24,95 $.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 20/04/2024 par Paul-François Sylvestre

Presque six millions d’habitants sur moins de 750 km2, telle est la république parlementaire de Singapour. Singa pura signifie «cité du lion» en sanskrit. Le journaliste Alexis Riopel et le photographe Valérian Mazataud nous brosse un portrait de cette unique cité-État du Sud-Est asiatique.

Depuis son indépendance en 1965, Singapour s’est agrandie de 25% aux dépens de la mer. La superficie de cet État du Sud-Est asiatique est égale aux îles de Montréal et de Laval réunies. «Toute l’île n’est qu’une ville» qui se traverse de bout en bout en une heure et demie de métro.

Trois ethnies

Ce petit pays membre du Commonwealth est voisin de la Malaisie. Il compte trois groupes ethniques: Chinois (74%), Malais (14%), Indiens (9%).

On estime à 78% le nombre de Singapouriens qui vivent dans un logement social contrôlé par une agence gouvernementale «responsable de la planification, de la construction des immeubles, de l’attribution et de leur réfaction».

Le gouvernement possède la quasi-totalité du territoire et offre «des baux emphytéotiques de 99 ans».

Publicité

De nombreuses sociétés d’État génèrent d’importants revenus en remplissant «des mandats variés, liés à l’eau potable, à l’industrie, à la finance, aux activités portuaires, etc.»

Chaque centimètre carré est mis à profit

Alexis Riopel note comment chaque centimètre carré de l’île est mis à profit, comment cette cité-État est un véritable laboratoire de densité urbaine. Il écrit que «la myriade de tours, toutes numérotées, ressemblent à un bout de jupon communiste qui dépasse sous la robe néolibérale de Singapour».

Il y a une théorie selon laquelle la population se détache de ses lieux d’enfance et de son histoire. «Elle remet tout entre les mains de l’État. En contrepartie, ce dernier lui assure la prospérité, lui offre un meilleur logement, crée une ville toujours plus belle, plus verte.»

En raison du manque d’espace, le nombre de voitures est très contrôlé. Les droits d’immatriculation et les taxes sont très élevés. Une Toyota Corolla coûte 140 000 $, une Mercedes-Benz va chercher dans les 240 000 $.

Foires alimentaires

Les Singapouriens aiment manger à l’extérieur. Chaque jour, ils se regroupent dans des hawkers centers, sortes de foires alimentaires très populaires. «Il fait bon d’engloutir à petit prix des mets chinois, malais, indiens, italiens, américains, turcs ou japonais.»

Publicité

À noter que ce petit pays produit moins de 10% de la nourriture consommée par presque six millions d’habitants. On importe le poulet du Brésil et les œufs de la Pologne. La viande est cultivée en laboratoire grâce à des cellules animales.

Ce petit ouvrage, composé de chroniques parues d’abord dans Le Devoir en 2022, démontre comment «une cité-État peu démocratique» n’a pas eu le choix d’innover sur une foule d’aspects «pour composer avec son territoire et ses ressources limitées».

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur