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L'exposition «Les langues de Toronto s’affichent» au Manoir Glendon

Les langues de Toronto s'affichent
L'exposition présente les diversités linguistiques dans le panorama de Toronto. (Photo: Charlotte Crober)
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Publié 05/03/2019 par Maude Fraser

Dans l’exposition Les langues de Toronto s’affichent: 150 ans d’histoire, présentée au Musée canadien des langues, au Manoir Glendon, des photos d’archive et récentes se côtoient pour ouvrir une réflexion sur la place de diverses langues dans le paysage urbain de Toronto.

Dans les rues de la métropole, la signalisation est abondante. Devant tant de stimuli visuels, certains passants cessent de les remarquer. Pourtant, dans la ville la plus multiculturelle au monde, les panneaux d’affichage donnent à voir les cultures diverses qui s’y rencontrent.

Les langues de Toronto s'affichent
L’exposition est présentée jusqu’au 21 mars. (Photo: Charlotte Crober)

Pour les communautés linguistiques issues de l’immigration, ces écriteaux ont une importance particulière parce qu’en lisant leur propre langue dans leur milieu de vie, elles en sortent fortifiées. C’est ce qu’explique la directrice du musée Elaine Gold.

Certaines communautés linguistiques à Toronto ont une plus grande visibilité que d’autres. Parmi les photos de l’exposition, plusieurs panneaux de circulation du quartier grec et des enseignes de restaurant du quartier coréen en témoignaient.

Les langues de Toronto s'affichent
Le quartier Grec, reconnaissable à sa signalisation. (Photo: Charlotte Crober)

L’aspect politique de la langue française à Toronto

En composant la sélection, Elaine et son équipe se sont concentrés particulièrement sur la langue française et les langues autochtones, et ce pour des raisons politiques plus que démographiques. «Aujourd’hui, il y a plus de gens qui parle mandarin que français à Toronto», souligne-t-elle.

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Aujourd’hui, la Loi sur les services en français impose le bilinguisme dans certaines signalisations relevant de la province. Mais les municipalités, comme Toronto, en sont exemptées.

Le gouvernement municipal affiche parfois en français… quand il décide d’afficher dans d’autres langues que l’anglais.  (Photo: Charlotte Crober)

Une nécessité linguistique pour plusieurs

Pour d’autres communautés allophones de Toronto, l’apparition de signalétique dans une langue particulière s’est faite pour des raisons très pratiques.

«Les nouveaux immigrants, lorsqu’ils arrivaient ici, avaient tendance à se tenir ensemble parce qu’ils ne parlaient pas anglais», explique Mme Gold.

Les langues de Toronto s'affichent
Elaine Gold, directrice du Musée canadien des langues.

«Il n’y a jamais eu de lieu établi où les francophones se sont rassemblés, principalement parce que c’est une des plus vieilles communautés linguistiques», poursuit-elle.

Pour se faire voir

Le même constat peut être fait pour les communautés autochtones, qui sont en soi les groupes linguistiques les plus anciens dans la région. Pourtant, leurs langues sont peu visibles dans le paysage urbain.

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«Elles commencent à se faire voir de plus en plus avec leur centre communautaire, certaines résidences ou des bibliothèques», affirme la directrice. Elle avance aussi que cette visibilité des langages donne un espace à ces communautés souvent invisibilisées, dans la société.

L’exposition Les langues de Toronto s’affichent présente 150 ans d’histoires dans la ville reine. (Photo: Charlotte Crober)

Les affiches comme vestiges d’une ancienne époque

Si les quartiers culturels qu’on connaît bien, comme le quartier coréen et le quartier grec, ont été fondés par des nouveaux arrivants, peu de Coréens ou de Grecs y résident encore.

Les nouveaux arrivants qui s’y sont installés et qui y ont fait commerce ont préféré quitter le centre-ville pour s’acheter des résidences excentrées, mais plus spacieuses.

Malgré cet exil, les commerces sont restés sur place et sont maintenant souvent pilotés par les Business Improvement Areas qui cherchent à créer une image de marque pour ces quartiers.

L’exposition du Musée canadien des langues est présentée à la Galerie Glendon jusqu’au 21 mars.

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