Quelques jours, quelques semaines avant sa mort, Claude Tatilon mettait la touche finale à un roman d’aventures fondé sur la réalité historique.
L’action d’Une fleur au fusil se passe en bonne partie durant les années 1942-1945, en pleine Résistance française. Malgré ces heures sombres de l’Histoire, le roman se veut surtout un vibrant plaidoyer en faveur des plaisirs de la vie, plus un commentaire intéressant sur «la peinture émotionnelle».
Le personnage principal est Gabriel Loverelli, un Marseillais qui s’engage dans les Forces navales françaises libres pour suivre l’exemple de son père disparu à Dunkerque en 1940 et lutter contre l’intolérable occupation allemande. Gabriel se rend en Angleterre avec son ami Henri, comme «cul et chemise», dira-t-il. Mais Henri, poète à ses heures, «a la métaphore plus noble; il préfère parler de Castor et Pollux […] ou de Montaigne et la Boétie.»
Pour se rendre en Angleterre, Gabriel et Henri doivent traverser l’Espagne, puis le Portugal. Ils rencontrent une Maria que l’auteur décrit comme un «petit bout de femme dont la détermination doit faire au moins vingt fois sa taille». On pense tout de suite à Manuela, veuve de Claude Tatilon.
En arrivant en Angleterre, pour une formation comme opérateur de radio clandestine, Gabriel voit son adolescence «basculer dans l’âge de l’incertitude et de tous les dangers». Lui et Henri apprennent comment coder des messages qu’ils devront envoyer depuis la Provence. Occasion en or pour défendre «ma pauvre France» et déjouer «les salauds qui l’occupent».