Quand une idée met plus de 45 ans à germer dans la tête d’un romancier, il ne faut pas se surprendre qu’elle éclose dans une variété de possibles – des multivers. Hervé Gagnon en fait la preuve avec un court roman intitulé Les jours où j’ai tué Emma.
C’est à travers les enquêtes de Joseph Laflamme (Maria, Adolphus, Susan) et les romans jeunesse La Cage 1 et 2 que j’ai connu l’écrivain Hervé Gagnon. Comme les trois thrillers historiques et les deux ouvrages pour un jeune lectorat m’avaient plu, je me suis laissé tenter par Les Jours où j’ai tué Emma. Le résultat a été pour le moins déroutant.
Auto-science-fiction
En 1978, Hervé Gagnon était en troisième secondaire et bien trop timide pour parler à une fille formidable de son école. Il se base sur ce fait vécu pour concocter non pas une autofiction mais plutôt une science-fiction, genre qui n’a jamais vraiment piqué ma curiosité.
L’intrigue des Jours où j’ai tué Emma repose sur la théorie des multivers. Qu’est-ce que cela mange en hiver? Il s’agit de la coexistence d’une infinité d’univers parallèles où toutes les variantes possibles de tous les événements existent. Il s’agit tout simplement de trouver le bon…
Les protagonistes du roman sont Frédéric et Emma, deux élèves en quatrième secondaire. C’est «une version nettement améliorée d’Emma Boivin» que Frédéric a sous les yeux. Une version femme. Le sentiment qu’il éprouve est «à la fois violent, enivrant, terrifiant et vertigineux».