L’écrivain ontarien Michael Ondaatje a onze ouvrages qui ont été traduits en français. Le plus récent est Cat’s table qui est paru sous le titre La table des autres. Selon le Globe and Mail, il s’agit de «l’œuvre la plus intimiste d’Ondaatje». Présenté comme roman, ce livre est en réalité un récit autobiographique fort séduisant.
Le roman raconte un voyage de vingt et un jours, depuis Colombo jusqu’à Londres, à bord du navire Oronsay en août-septembre 1954. Le narrateur est un garçon de onze ans, qui voyage seul et qui mange à une table avec deux autres garçons, Ramadhin et Cassius. Ces derniers le surnomment Mynah, mais on apprend à la page 113 qu’il s’agit de Michael, donc l’auteur.
Cette «table des autres» réunit quelques adultes, dont un homme et ses légendes musicales, un monsieur et ses chansons des Açores, un énergumène et ses plantes, un tailleur silencieux, ainsi qu’une demoiselle et sa veste à pigeons. Cette dernière dira à Michael: «il faut que tu gardes les oreilles et les yeux ouverts. Tu vas t’instruire ici.»
Instruction et initiation. Selon les hauts et les bas des océans, le roman décrit les hauts et les bas du passage de l’orient à l’occident. Il raconte surtout comment trois jeunes espionnent l’univers des adultes, pour devenir adultes «avant d’être adultes».
Ramadhin, Cassius et Mynah flânent sur le pont de la première classe à six heures du matin, plongent dans la piscine, pillent le buffet du petit-déjeuner sur le pont supérieur et grimpent déguster leurs victuailles dans l’un des canots de sauvetage. Ils n’ont qu’une règle à suivre: faire au moins une chose interdite chaque jour.