J’ai fait la connaissance de Robert Lalonde en lisant Le Dernier Été des Indiens (1982), roman sur l’amour interdit (entre deux hommes). J’ai renoué avec lui des décennies plus tard et je salue sa plus récente publication, On est de son enfance, nouveau tome de carnets autobiographiques.
On n’apprend que Robert Lalonde écrit ses premiers poèmes à l’âge de quinze ans. «Je n’écrivais pas encore, je chuchotais mes désirs et mes frousses.» Il se tourne assez jeune vers les mots pour préserver le merveilleux de son enfance.
Lectures interdites
Au collège, avec Bertrand et Jean-Luc, il cause de livres interdits: Camus, Gide, Sartre. Cette «coalition, collision, complicité dans l’illusion» lui permet d’envoyer promener l’inexorable.
En lisant Alice Munro, il retrouve son propre credo de romancier et nouvelliste. «Dans ma mémoire imaginante, les personnages et les lieux sont à la fois vrais et fabulés, réels et recomposés, palpables et mystérieux.» Lalonde cite ou fait référence à une quarantaine d’écrivains, dont Camus, Colette, Giono, Hemingway, Rimbaud, Gabrielle Roy, Rushdie, Sartre et Thoreau, pour ne nommer que les plus connus.
Lalonde réfléchit beaucoup sur l’acte d’écrire, lequel exige plus de foi que de bon sens, plus de folie que de volonté, plus de persévérance que de préméditation.