Ravi Jain revisite une histoire d’amour canadienne

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Publié 01/03/2016 par Harriet Vince

Il est né à Toronto, ses parents sont Indiens et, ayant étudié le théâtre à Paris (et dans d’autres capitales), Ravi jain parle français. Depuis jeudi dernier et jusqu’au samedi 13 mars, il monte au théâtre Factory le célèbre classique canadien Salt-Water Moon écrit par David French.

«La culture indienne est vraiment basée sur la performance, le jeu. On est de grands enthousiastes de Bollywood», nous a confié Ravi Jain au cours d’un entretien. «Chaque fois que l’on a de grandes réunions, des gens qui viennent, on est toujours en train de raconter des histoires, de jouer des scènes, de parler, autour de la table, c’est très fort, très animé».

Salt-Water Moon est la deuxième pièce qu’il présente au Factory. C’est une comédie romantique qui se déroule en 1926 à Terre-Neuve. Mary Snow (Mayko Nguyen), qui n’a que 17 ans, et Jacob Mercer (Kawa Ada) s’y retrouvent après un an de séparation inexpliquée. Mais Mary est fiancée à un autre homme. Ils se replongent dans le passé de leur amour perdu.

«Pour moi, c’était de la provocation», dit-il. «C’est un classique, mais ce n’est pas ma vie, ce n’est pas mon histoire, ce n’est pas ma génération. Ce n’est pas le monde qui m’a accueilli parce qu’il s’agit d’une histoire blanche canadienne.»

«Les pièces que je fais sont toujours différentes. La seule chose qui ne change pas et à laquelle je m’intéresse beaucoup est la manière de le raconter au public.»

Dans ce cas-ci, le metteur en scène a décidé de la raconter à travers l’imagination, «car on l’a déjà mise dans un musée, dans le sens où l’on pense que l’on sait déjà comment raconter cette pièce. Pour moi, il s’agit d’une révision.»

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Il n’y a ici ni décors, ni accessoires. «On essaye d’engager l’imagination du public. On raconte par exemple ce que portent les personnages même ce n’est pas ce qu’ils portent.»

«Il faut prendre des risques avec des classiques, car il faut que ces histoires restent pertinentes. Dans cette pièce, l’amour entre ces deux amants nous touche toujours. Mais la façon change avec notre époque. Il faut prendre le risque de s’engager avec le temps.»

«Généralement, ce spectacle est fait avec des acteurs blancs. Les gens des années 20 de l’Est du Canada étaient tous blancs apparemment…» C’est la première fois que Salt-Water Moon ne sera pas jouée par des acteurs blancs. «Encore une fois, l’imagination du public est engagée car on n’est pas à Terre-Neuve en 1926…»

Ravi Jain se dit fier du travail accompli, et Salt-Water Moon est bien une pièce touchante, jolie, amusante et remarquablement bien interprétée. Le duo qui nous emporte dans un univers constellé, symbolisé par des bougies, et rythmé par le son de la guitare d’Ania Soul qui joue également un rôle du narratrice.

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