Rapport sur le postsecondaire: «réponse inadéquate du gouvernement»

Manif cet hiver devant le parlement ontarien pour une université franco-ontarienne
Manif cet hiver devant le parlement ontarien pour une université franco-ontarienne.
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Publié 23/06/2016 par l-express.ca

La réponse du gouvernement face aux recommandations du récent rapport sur le postsecondaire franco-ontarien est «inacceptable parce qu’il renvoie le dossier à l’étude pour une troisième fois».

C’est ce qu’ont fait savoir le 23 juin l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), rappelant que «les États généraux sur le postsecondaire en Ontario français avaient clairement identifié la gouvernance par et pour les francophones au coeur du projet d’une université de langue française en Ontario avec la création d’un premier campus à Toronto».

Le Comité consultatif sur l’éducation postsecondaire en langue française dans la région du Centre-Sud-Ouest «a pris la même orientation dès sa première recommandation», soulignent les trois organismes, «en ajoutant la nécessité de ressources financières et la création d’un conseil des gouverneurs provisoire».

À Toronto, le Comité recommande que l’université franco-ontarienne partage un campus avec le Collège Boréal, qui doit quitter son 3e étage du 1 rue Yonge d’ici 2020.

Les dirigeants de l’AFO, du RÉFO et de la FESFO se disent «déçus par les déclarations du gouvernement face aux recommandations du comité qui ne font que retarder la mise en oeuvre du projet universitaire, alors même que le rapport déposé s’intitule Le temps d’agir!»

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Le 10 juin, les ministres Madeleine Meilleur (remplacée depuis par Marie-France Lalonde aux Affaires francophones) et Rerza Moridi (remplacé par Deb Matthews à l’Enseignement supérieur) avaient déclaré «continuer d’étudier les recommandations formulées par le Comité» et mettre sur pied «un conseil de planification qui examinera les options d’affiliation et les programmes qui seront offerts et qui présentera les résultats de son examen au gouvernement à l’automne».

Le gouvernement veut également demander «à un tiers indépendant de faire une étude sur l’intérêt des étudiants et sur la demande du marché concernant la création d’une université de langue française», afin de «déterminer la taille de l’université et la gamme des programmes qui seront offerts dans le Centre et le Sud-Ouest de l’Ontario».

Plusieurs intervenants dénoncent cet intérêt limité à cette région, estimant qu’une université franco-ontarienne devrait couvrir toute la province, en cannibalisant s’il le faut les programmes en français des universités bilingues actuelles à Ottawa, Sudbury et Toronto.

Plus diplomatiquement, l’AFO, le RÉFO et la FESFO soutiennent la mise sur pied d’une institution «au mandat provincial avec des campus régionaux». Leurs chefs réclament une rencontre avec les ministres Matthews et Lalonde «afin de mettre en place les étapes d’une gouvernance universitaire sur l’ensemble du territoire».

«L’objectif de la gouvernance universitaire ne peut être atteint si nous ne pouvons obtenir un conseil des gouverneurs indépendant qui pourra mettre sur pied une solution pour le Centre-Sud-Ouest, mais aussi pour le reste de la province», indique Geneviève Borris, coprésidente du RÉFO.

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«Les jeunes Franco-Ontariens qui préparent leur parcours universitaire se posent toujours la question quant à la possibilité de poursuivre leurs études dans une institution gérée par et pour les francophones», affirme Jérémie Spadafora, président de la FESFO. «De là l’importance d’agir dès maintenant afin de freiner l’assimilation dans les institutions que nous ne gouvernons pas.»

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