C’est avec «beaucoup d’incrédulité» que les lobbies politiques des francophones hors Québec, comme la Fédération des communautés francophones et acadienne et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, ont pris connaissance, la semaine dernière, du rapport du Comité sénatorial des Transports et des Communications quant à l’avenir de CBC/Radio-Canada.
«La FCFA ne peut adhérer à une transformation radicale du rôle du diffuseur public comme celle qui est proposée dans ce rapport, sans qu’il y ait eu un débat public à ce sujet», indique la présidente Sylvianne Lanthier.
«Il y a plein de contradictions là-dedans: d’un côté, on reconnaît que Radio-Canada joue un rôle de premier service pour les régions et pour les minorités linguistiques, ce qui est bien, mais de l’autre on dit que la SRC devrait se cantonner dans ce que le secteur privé ne fait pas. On veut que le diffuseur public fasse plus de contenus historiques et culturels, mais en même temps on veut qu’il dépende moins des crédits parlementaires»…
«Nous savons que dans nos communautés francophones en situation minoritaire, Radio-Canada est souvent le seul diffuseur de contenu en français», renchérit le président de l’AFO, Denis Vaillancourt. «Si le comité convient que Radio-Canada est important en tant que fournisseur de premier service pour les minorités francophones, comment peut-il suggérer de limiter son contenu à ce qui n’est pas couvert par le privé?»
La FCFA trouve «pour le moins étonnant» que le comité dise n’avoir entendu aucun argument probant démontrant qu’une augmentation du financement parlementaire de Radio-Canada est nécessaire pour lui permettre de remplir son mandat… surtout qu’elle avait témoigné devant le Comité.