Le premier roman de Claude La Charité s’intitule Le meilleur dernier roman. Ça ne s’applique pas au livre qu’on lit mais plutôt à un prix littéraire que l’Université du Québec maritime décide de décerner. L’intrigue se passe à Mirouski, mais cela pourrait aussi bien être Rimouski.
Le nom de l’endroit n’est qu’un des très nombreux jeux de mots servis par La Charité. Il est question, notamment, de Lis-tes-ratures, de Word Trade Center et de Grand Antonio de la littérature populaire. Un conteur se prénomme Télesphore, comme le porteur de lumière qui phosphore.
Revenons à l’intrigue. Dix profs du département de lettres françaises doivent décider comment sera attribué le Prix Anthume du meilleur dernier roman.
Dès les premières lignes, le romancier nous avertit que plusieurs noms d’auteurs sont véridiques, mais que «certaines œuvres qui leur sont prêtées relèvent d’un monde burlesque qui n’existe que dans la fiction». Burlesque est faible, c’est plutôt rocambolesque.
Un des dix profs, Claude, est le narrateur; son nom n’apparaît que dans le dernier chapitre. Le lauréat du prix est connu dès le premier chapitre et nous avons affaire à un écrivain dont l’ego est tellement grand qu’on le surnomme Son Immensité.